TRANSIT MAGAZINE - Swiss Metal Magazine

CONCOURS TRANSIT


ELECTRON RAGE (Dookoom, Algorithm, Protohype, Aïsha Devi, L-Za)
L'Usine, Genève
25.03.2016

Pour plus d'infos : http://www.transitmag.ch/index.php?Article=6028

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mis en ligne le : 16.05.10 par indy

LIVE REPORT - HEAVEN SHALL BURN, CALIBAN | Z7, Pratteln - 29.12.2009

HEAVEN SHALL BURN, CALIBAN… Ah et… DARK TRANQUILLITY | Z7, Pratteln - 29.12.2009

Voilà un 29 décembre au fort goût d’injustice. S’il est une formation parmi les cinq combos engagés dans ce Darkness Over X-Mas Tour qui aurait mérité le rôle de tête d’affiche, c’est bien Dark Tranquillity. Enterrées, les élucubrations popcore de Deadlock (la preuve qu’une petite brune en minijupe en guise de chanteuse ne suffit pas toujours à mettre le feu !). Oubliés, les délires bourrins des pirates de Swashbuckle. Balayé, le deathcore sans saveur de Caliban. Coincée en milieu de soirée, la bande à Mikael Stanne a mis tout le monde d’accord. Le temps de scène était réduit, le quintette de Göteborg a livré toutes ses tripes. Une énergie de tous les instants, un son jouissif et limpide, une exécution parfaite : voilà ce qu’on retiendra de ce concert. Fi de la nostalgie, les Suédois ont misé sur le passé très proche. ‘The Treason Wall’, ‘Nothing To No One’, ‘Misery’s Crown’… Autant d’extraits qui témoignent de la qualité des deux dernières livraisons du groupe. Ça tabasse sec avec ‘Focus Shift’ et ‘Lost To Apathy’ ; on ne s’ennuie pas une seconde. Mikael Stanne tient admirablement la baraque. L’homme semble dans son élément, affichant son bonheur, remerciant sans cesse le public du Z7. Une attitude modeste et enjouée qui séduira rapidement l’assistance. Et le vocaliste de promettre le retour prochain de Dark Tranquillity au Z7, en tête d’affiche cette fois. On en salive déjà ! [Dave]

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mis en ligne le : 15.06.10 par indy

NEWS - 12.06.2010 : Savoie Rock Fest

Attention, il y a du changement dans l'affiche de nos amis du Savoie Rock Fest. En effet les Misfits ont malheureusement dû annuler leur concert et seront remplacé par la voix originale d'Iron Maiden Paul DI'Anno et par Anti-Nowhere League. Ca va dégager en Savoie...

Plus d'infos sur : www.savoierockfest.com

Pour vous mettre l'eau à la bouche, une petite vidéo de présentation :

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mis en ligne le : 12.06.10 par indy

INTERVIEW - Lila Cruz (2010)

Un groupe pop dans les colonnes de Transit ?!? Le chevelu moyen aura tôt fait de crier au scandale. ‘Carrousel’, premier album du trio chablaisien, est pourtant armé pour séduire un large public, grâce à une musique mélancolique et envoûtante. Rencontre avec Filipa, chanteuse et tête pensante de cette jeune formation.



- Les musiciens de Lila Cruz ont tous un solide bagage musical. Peux-tu nous présenter vos parcours respectifs ?

J’ai une formation classique ; j’ai fait le conservatoire. Jean, notre bassiste, était guitariste à la base. Il a un parcours similaire à celui de Marcello Giuliani, qui a produit le dernier Sophie Hunger. Sauf que Marcello est allé un peu plus loin, alors que Jean n’a peut-être pas fait les bonnes rencontres à un moment ou un autre. Sans ça, je pense qu’il pourrait ne vivre que de la musique. Notre batteuse, Nathalie, a fait partie du même groupe que notre bassiste, Rock En Stock. Ils ont également été membres de Stegal, qui avait fait pas mal de bruit à l’époque. Ils ont tous les deux une longue expérience dans la musique.

- Le piano est au cœur de vos chansons. Est-ce que vous composez uniquement à partir de cet instrument ?

Je crois que mes collègues composent en cachette. Enfin, pas Nathalie, vu qu’elle serait incapable de faire la différence entre un do et un mi ! Mais, vu que je suis l’initiatrice du projet, c’est moi qui ai amené les compos, en leur demandant s’ils étaient d’accord de les travailler avec moi. Encore aujourd’hui, je compose au piano, j’écris les textes… Et, une fois que j’ai la trame d’un titre, je le soumets aux autres.

- Les noms de Tori Amos et Kate Bush reviennent souvent dans la description de ta musique. Ce sont des influences ?

J’ai grandi avec Tori Amos ; elle a bercé mon adolescence. Pour moi, c’est un repère dans le temps. Par contre, je ne connaissais pas vraiment Kate Bush. Mais comme tout le monde me faisait cette remarque, j’ai écouté. Effectivement, je peux comprendre la comparaison. En plus, il semblerait que Tori Amos ait été très influencée par elle, à ses débuts. Kate Bush est donc une source d’inspiration indirecte (rires).

- Deux ambiances très éloignées se dégagent des textes. Certains sont très légers, presque naïfs, et d’autres plus sombres…

Je n’ai pas beaucoup de demi-mesure. Soit je me lève le matin, la vie est belle, les oiseaux chantent… Soit rien ne va : tu t’encoubles trois fois en sortant du lit… On retrouve cette ambivalence dans mes textes. Si tu veux voir de belles choses, tu les verras. Par contre, si tu es déprimé, il n’y aura pas grand-chose de positif dans ta journée.

- Les paroles d’‘Ad Nauseam’ sont très noires. Qu’évoque cette chanson ?

J’étais assise dans le café où on se trouve maintenant. Et j’ai découvert cet article dans le journal. C’était l’histoire de parents en procès pour avoir torturé leur fille pendant plus de deux ans. La gamine avait deux ans et demi ! Ils l’avaient adoptée et tout ce que cette enfant a connu, c’est la souffrance. Ça m’a bouleversée. La première chose que j’ai faite en rentrant chez moi, c’est écrire ce texte. La musique est venue peu de temps après. Cette chanson, c’est un constat d’échec. Tu es au courant de ce qui s’est passé mais qu’est-ce que tu peux y faire ?

- En studio, tu as tenu à enregistrer piano et voix ensemble. C’était important pour toi de garder ce côté live ?

C’est un besoin qui s’est fait sentir lorsqu’on a décidé d’entrer en studio. On discutait avec les spectateurs à la sortie de nos concerts et ils appréciaient ce côté ‘j’entre dans l’instant présent et je me laisse emporter’. J’avais envie que les gens retrouvent ça dans l’album. Même s’il y a des imperfections, on n’a pas repris vingt fois le même passage. Ça représente l’énergie du moment.

- Transit étant plutôt un mag metal, tu as vingt secondes pour convaincre nos brutes de lecteurs d’écouter Lila Cruz.

(rires) Les gars, écoutez ce disque ! Tous mes potes metalleux me disent que chaque titre ressemble à une intro metal. Rien que pour ça, ça vaut la peine d’y jeter une oreille. Et s’il y a des amateurs qui veulent reprendre nos chansons, allez-y ! Je suis curieuse d’entendre le résultat.

www.lilacruz.com

Dave

Interview réalisée à Aigle, le 26 janvier 20010

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mis en ligne le : 11.06.10 par graber

INTERVIEW - L’Esprit Du Clan (2010)

Plus sombre et agressif que son prédécesseur, le quatrième chapitre des Parisiens est un album mûr et travaillé. ‘L’Enfer C’Est Le Nôtre’ prouve une fois de plus que la scène française possède de plus en plus de valeurs sûres et que L’Esprit Du Clan sort largement du lot. Actuellement en pleine tournée à travers l’Europe, l’un des deux chanteurs de la formation, Arsene, a pris le temps de répondre à nos questions.



- L’Esprit Du Clan est de retour avec une formule plus death metalcore pourquoi cette évolution ?

Nous ne fonctionnons pas en termes de style musical. Ce qui nous importe est de créer une musique et des textes qui nous plaisent au moment où nous composons. Après, il est certain qu'on n’est pas resté bloqué sur les premiers Pantera ou Metallica et qu'on écoute ce qui se fait aujourd'hui. Je pense qu'il y avait du bon il y a vingt ans mais les groupes d'aujourd'hui sont aussi hyper intéressants. Et c'est vrai qu'on a tendance à écouter pas mal de death metal en ce moment... Au final, il y a des bonnes choses dans tous les mouvements.

- Est-ce un phénomène de mode ?

Je ne me pose pas ce genre de questions et je n'ai donc pas de réponse. C'est l'émotion qui se dégage qui m'importe. Pour le reste...

- Quel était l’effet recherché avec ce quatrième album ?

Nous voulions qu’il soit plus sombre que le précédent. Au niveau du son, nous avions la volonté de mettre le chant un peu moins en avant et de rendre le tout un peu plus 'international'. Sans renier le chant en français évidemment, nous voulions que le public qui ne parle pas notre langue puisse écouter l'album sans être refroidi par le chant. Au final, il s'avère que nous jouons beaucoup à l'étranger sur cette tournée, donc notre choix était le bon !

- Et pourquoi ce nom, ‘L’Enfer C’Est Le Nôtre’ ?

Cet album est une introspection, une remise en question. Nous avons toujours été dans la revendication, mais cette fois nous combattons nos propres erreurs, nos propres démons. Critiquer, c'est vital, mais se remettre en cause aussi. On peut aussi voir le titre en négatif et ça peut vouloir dire que si l'enfer c'est le nôtre, le paradis aussi. Nous sommes responsables de nos actes et on peut choisir de se plaindre tout le temps ou se dire qu'on n'a qu'une seule vie et qu'on doit en profiter, il faut juste choisir la façon dont on veut voir le monde. L'autre n'est pas forcément le seul ennemi.

- Tu penses que le monde est devenu un enfer ?

Je pense que ça l'a toujours été. Mais encore une fois, tout dépend de notre angle de vue... l’histoire a connu des périodes bien plus sombres, à mon avis.

- Un titre porte le nom de ‘Nouvelle Drogue’, quelle est donc cette drogue à laquelle vous faites allusion ?

C'est une drogue qui s’injecte directement dans les oreilles et le trou de balle. Personnellement, quand je découvre un album qui me plaît, je suis capable de le bouffer durant des semaines entières, jusqu'à écœurement. C'est une sorte de drogue quelque part. Je me plais à penser que nous faisons parfois cet effet là à certain(e)s.

- Vous avez toujours eu le secret des refrains ravageurs, comment faites-vous ?

C'est la même chose : j'aime l'effet que me procurent une mélodie et un refrain que je retiens. Je ne suis pas fan des trucs élitistes et des musiques mathématiques, je respecte, mais ce n'est pas mon délire. Quand je suis sur scène et que les gens chantent avec nous, je suis ravi. J’aime ce sentiment de partage. On n’est ni là pour insulter les gens ni pour leur faire une démonstration, l'idée est de suer et gueuler ensemble. Alors, rien de mieux que des refrains efficaces pour ça !

- Le chant en français fait partie de votre identité, mais t’arrive-t-il de penser que cette formule vous freine pour sortir du pays ?

Je ne pense pas, car le fait est que nous jouons autant en France qu'à l'étranger. Nous parlons un anglais scolaire, alors c'est bien pour papoter, mais de là à chanter dans cette langue pour espérer jouer un peu plus à l'étranger, ce serait se foutre de la gueule du monde. Il y a déjà assez de groupes français qui le font... On a joué dans la partie anglophone du Canada et en Angleterre, je peux t'affirmer que l’énergie est communicative malgré le chant en français. Après tout, je ne comprends pas toujours les groupes que j'écoute et ça ne m'empêche pas de kifer, ça peut même développer l'imagination... Les anglophones, les Espagnols, les Allemands nous ont même incités à persévérer car c'est pour eux un signe d'indépendance qui rafraîchit un peu.

- Vous vous êtes formés en 1992, comment avez-vous tenu si longtemps ?

C'est l'envie et le besoin de jouer, de créer, de tourner qui nous lient. Les rencontres et les voyages aussi. C'est sûrement un cliché, mais le mot qui résume le tout est la passion...

- Quand vous avez commencé, il n’y avait pas beaucoup de groupes metal à deux chanteurs. D’où vous est venue l’idée ?

C'est arrivé assez naturellement. Au début, je jouais de la gratte et je chantais aussi et Shiro était le lead singer. Et puis Ben est arrivé et, du coup, j'ai récupéré un micro et on s'y est mis à deux. Depuis, la formule est restée la même. Mais bon, tout ça reste très vague, c'est de la préhistoire cette époque...

- Les projets pour le futur ? Un cinquième chapitre ?

La fin de la tournée qui passe, entre autres, par la Suède, l'Espagne, un retour au Canada et ensuite la composition du prochain album. Cette fois, nous nous enfermerons dans une pièce à la campagne et allons composer ensemble et en live de A à Z. Ce projet nous tient particulièrement à cœur car nous allons reprendre une méthode que nous utilisions à nos débuts. On s'orientera sûrement vers un style plus live, brutal et groovy.

- Je trouve que la scène française a beaucoup évolué ces dernières années. Quelle est ta vision ?

Effectivement, il y a de plus en plus de groupes, ce qui implique qu'il y a plus de bons groupes. Mais l'inverse est vrai aussi, Internet fait qu'il est facile de faire partager sa musique, mais il y a parfois des groupes qui ne méritent pas d'exister. J'ai l'impression que tout le monde a un projet en ce moment, pour le meilleur et pour le pire, mais ça rend le jeu plus excitant... C'est une saine émulation.

www.espritduclan.com

Randy

Interview réalisée par e-mail en janvier 2010

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mis en ligne le : 11.06.10 par graber

INTERVIEW - ETHS Vs Kells (2009)

C’est juste avant leur prestation au Helle’s On Stage au CCO de Villeurbanne que les quatre de Kells, accompagnés de leurs amis Candice et Morgan de ETHS, nous ont fait l’honneur et l’avantage de répondre à nos questions.



- Virginie, comment s’est faite votre rencontre avec Candice et qu’est-ce qui vous a rapprochées au point de devenir amies ?

Virginie : Nous nous sommes rencontrés en 2005, à l’Iguanorock Festival le 14 octobre. On partageait la même loge. ETHS était headliner et nous on passait juste avant. Ensuite, on a gardé contact par e-mails et donné des nouvelles de temps en temps. Si bien que quand on a composé ‘La Sphère’, on s’est dit ‘Putain, la voix de Candice irait bien là-dessus ! Et si on lui proposait ?’.

- Bien que vos musiques soient assez différentes, au moins au niveau des textes dont vous êtes chacune auteurs, vous avez collaboré à ‘La Sphère’ : comment cette chanson est-elle née ?

On l’a composée en 2007 et jouée en live, mais on avait laissé des parties vides en se disant que ça irait trop bien avec Candice. Après lui avoir proposé, elle a dit : ‘Pourquoi pas ? Il faut que j’écoute, il ne devrait pas y avoir de problème’. Elle a écouté et elle a dit oui. J’avais écrit mes paroles, je lui ai donc envoyé la maquette avec mon chant et le texte et on l’a laissée totalement libre pour qu’elle termine sa partie. Elle a alors écrit ses textes.
Candice : Je travaille souvent par affinités, il faut que j’aime les gens, au-delà de leur musique. Bien sûr, mon choix comporte une part artistique, je ne veux pas faire des choses qui ne me plaisent pas et je veux pouvoir apporter quelque chose d’intéressant. Mais j’ai beaucoup de demandes, et je ne peux pas dire oui à toutes, alors si je ne les connais pas avec le cœur, c’est non !
Jano : De notre côté, pour cette composition particulièrement, on a essayé de faire en sorte que cela envoie un peu plus que dans nos autres morceaux. Et avec la participation de Candice, ça arrache !

- Plus généralement, partagez-vous un même univers d’idées ?

Patrick : Dans l’ensemble, nos deux univers se rejoignent dans leur aspect sombre, notamment dans les textes qui bien que poétiques des deux côtés prennent une teinte nettement plus dark chez ETHS ! Il y a un attachement, une envie commune d’écrire, de dire de la poésie. Pour la partie musicale, ce sont des mesures composées qui donnent un rendu un peu bizarre, inhabituel.

- Candice, comment vis-tu l’écriture de tes textes, qui sont loin d’être anodins ? Est-ce un exercice éprouvant ou au contraire salvateur comme une sorte d’exorcisme, voire de thérapie ?

Candice : Moins maintenant, comme c’était le cas par le passé. Ce qui me motive, c’est plus de trouver la phrase, les bons mots qui interpellent, le plaisir d’écrire sur un thème. On cite souvent Baudelaire, Lautréamont et même Victor Hugo, quand on dit que j’écris des textes dans le registre dark ; et souvent je dois être sombre, alors qu’à la base je ne le suis vraiment pas ! L’idée est de jouer avec les mots pour en faire quelque chose d’esthétique.

- Est-ce que la dualité de la belle et la bête (voix claire et gutturale) réunies en toi comme un hybride du Petit Chaperon rouge et du grand méchant Loup, associée à une musique qui vient ponctuer les paroles suffit à l’originalité et au succès d’ETHS ?

Il est difficile pour nous de juger de ce qui fait ou pas notre succès…
Jano : Moi, je peux te le dire en fait : je les ai découverts il y a déjà longtemps et ce qui m’a scotché au départ c’est le fait que ce soit une fille qui chante comme ça ! Je n’avais jamais entendu ça de ma vie. Et puis les mesures composées, ce n’est pas gnangnan comme habituellement dans le metal avec des filles où c’est parfois un peu facile avec une suite d’accords à la con… Et là, une telle énergie avec une voix comme ça, ça m’avait troué le cul !

- Est-ce que cette voix est venue naturellement ou est-ce le fruit d’un certain travail ?

Candice : Pour la voix claire, oui beaucoup de travail. En effet, attraper une note avec un groupe de metal qui pousse derrière n’est pas si simple. J’ai débuté spontanément avec ma voix gutturale : c’était surprenant à l’époque, il y a dix ans. C’est assez physique et il faut vraiment avoir envie de le faire. J’étais la première en France et ça faisait un peu extraterrestre. Tant pis si on risquait de se faire jeter des pierres, on a continué tout en apprenant à utiliser ma voix claire.

- Kells, nous nous sommes vus en mars au début de la tournée : comment se passe-t-elle ? Quelles rencontres avez-vous pu faire ?

Jano : Environ vingt-cinq concerts au compteur, et cela se passe super bien. Bien mieux rôdés que la précédente tournée en 2007, on se connaît mieux, on a trouvé nos marques. En plus, on a trouvé un chauffeur pour le camion et du coup ça va vraiment mieux. On arrive sur les dates avec nos habitudes, en général le soundcheck se passe bien, ça file droit. On progresse à toute allure musicalement et dans notre organisation. Aujourd’hui, on connaît les limites de chacun, alors on en tient compte et on y prête attention. Et avec le public, il y a un échange plus important, on se connaît mieux et on partage plus avec les gens qui nous suivent, notre jeu est plus naturel. Le nouvel album nous ouvre les portes de nombreux festivals. Le succès semble arriver progressivement, mais le chemin est encore long : on arrive encore à faire nos courses tranquilles !

- Quels sont les projets de chaque groupe, après vos tournées respectives ?

Patrick : Notre tournée en France s’achèvera en décembre. Pour 2010, on a déjà signé pour repartir sur les routes d’Europe avec au moins l’Espagne, l’Allemagne, la Suisse et la Belgique. Notre deuxième clip ‘Avant Que Tu’ sera alors sorti, et on prévoit déjà l’enregistrement d’un nouvel album pour la fin de l’année.
Morgan : ETHS est en cours de composition d’un nouvel album, qui avance selon nos inspirations.

- À quand Virginie dans une composition d’ETHS ?
Virginie : J’en serai super honorée, mais…
Candice : Pourquoi pas ? Mais il faut déjà que l’on compose les morceaux !
Jano : On pourrait faire un morceau à trois guitares, deux basses, deux batteries …

www.myspace.com/kellsgaia
www.eths.net

Pascal&Co

Interview réalisée le 5 septembre 2009 à Villeurbanne

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mis en ligne le : 11.06.10 par graber

INTERVIEW - Finntroll (2010)

Des climats orientaux, des instruments inédits, des percussions de pays lointains et oubliés, des histoires de trolls revenus d’entre les morts et de loups-garous : avec ‘Nifelvind’, Finntroll montre qu’il n’est pas du genre à se fixer des barrières… Et livre la preuve irréfutable que même sur les rivages surpeuplés et sclérosés du metal à biniou, il est encore possible d’innover.



- Buzuki, banjo, mandoline, un tambour traditionnel iranien… Les instruments inattendus ne manquent pas sur votre nouvel album. Qui a eu l’idée de les utiliser ?

Le banjo fait partie intégrante de notre son depuis quelque temps déjà. Mais ‘Ur Jordens Djup’, notre précédent album, était le premier sur lequel nous avions enregistré avec un vrai banjo. Pour ce qui est du daf, cet instrument iranien, nous voulions une chanson qui soit plus percussive. Nous nous sommes aperçus que l’un de nos amis savait en jouer. Nous lui avons demandé de nous rejoindre et d’enregistrer quelque chose. Les autres instruments, la mandoline, le buzuki, la guitare bulgare tiennent plus du hasard. Les Sonic Pump Studios, où nous avons enregistré ‘Nifelvind’, sont composés de nombreux studios différents. L’un d’eux contenait pas mal d’instruments du genre. Quand les responsables nous ont vus amener nos accordéons et nos banjos, ils nous ont dit : ‘Hé, vous utilisez ce genre d’instruments ? Venez voir ce qu’on a ici !’ On a pu les essayer et en ajouter encore et encore sur le nouvel album…

- De nombreux groupes apparus ces dernières années utilisent des instruments traditionnels : accordéon, flûte, cornemuse… Expérimenter avec des sons moins convenus était-il un moyen pour vous de montrer que Finntroll a toujours une grosse longueur d’avance ?

Non, du tout. On n’est pas en compétition avec les autres groupes. Ça semblait simplement être la bonne chose à faire pour l’album. C’était plus ‘juste’ d’enregistrer avec de vrais instruments puisque nous en avions la possibilité…

- Allez-vous amener certains de ces instruments sur scène ou utiliserez-vous des samples ?

Nous les mettrons sur synthé. Si on voulait tout jouer, il nous faudrait avoir une cinquantaine de musiciens sur scène. Rien que le transport des instruments nous coûterait les yeux de la tête. Mais nous n’aurons pas non plus recours à des bandes préenregistrées. Ces parties seront véritablement jouées sur scène. Nous avons de la chance : Virta est un excellent claviériste et il sera capable d’incorporer ces instruments dans notre musique, en concert.

- Y a-t-il un instrument que vous n’avez jamais utilisé et que vous rêveriez d’avoir sur un de vos albums, à l’avenir ?

Je ne sais pas. On en a utilisé tellement sur ‘Nifelvind’… On n’aurait jamais cru pouvoir en inclure autant. On a eu de la chance de rencontrer ces gars avec tous leurs instruments. Il faudra attendre le prochain album pour voir si on a d’autres idées dingues…

- ‘Nifelvind’ est extrêmement varié. Avec le recul, crois-tu qu’‘Ur Jordens Djup’ ne l’était pas assez ?

Non, ‘Ur Jordens Djup’ était le bon album à sortir à ce moment-là. On n’aime pas planifier, se dire qu’on doit faire un album qui sonne de telle ou manière. On rassemble simplement nos idées, on compose et on réalise que cette chanson-ci colle mieux aux autres que celle-là. C’est ainsi que la direction générale de l’album se dégage. On ne fait pas quelque chose de différent juste pour faire quelque chose de différent.

- Hors interview, tu me confiais que ‘Under Bergets Rot’, avec lequel vous avez lancé la promo de ‘Nifelvind’, n’est pas un très bon exemple de cet album… Pourquoi l’avoir choisi ?

Cette chanson est efficace, elle contient de bonnes mélodies… Mais il y a tellement plus sur cet album. Bien sûr, nous devions choisir un titre. ‘Solsaga’ est, pour moi, le meilleur de l’album. Il a tout ce que Finntroll représente. Cette chanson résume à merveille ‘Nifelvind’. Mais nous ne pouvions pas la diffuser tout de suite puisqu’il fallait attendre la sortie du clip qui l’illustre. On a donc choisi un autre titre…

- Tu parles du clip de ‘Solsaga’… Le tournage semble avoir été très… exigeant. C’était marrant de jouer les morts, de ramper comme ça dans la boue ?

(rires) Marrant ? Je ne dirais pas qu’on s’est marrés ! Regarde le making of du clip (Ndr : disponible sur la page MySpace du groupe). On me voit me tordre, gigoter tout le temps. Toute la merde qu’on nous a mise sur le dos m’a irrité la peau mais je ne pouvais pas me gratter car ça aurait foutu en l’air tout le maquillage. C’était… une expérience de porter cette merde pendant dix heures. Mais le résultat final est très bon !

- Si l’album ne marche pas, tu ne pourras même pas te reconvertir dans les films de zombies…

Non, probablement pas. Si je pouvais jouer un zombie vêtu d’une robe de moine, ça pourrait encore aller !

- Votre ancien chanteur, Katla, s’est-il à nouveau chargé d’écrire toutes les paroles ?

Oui… Il ne s’agit pas d’un album concept, cette fois. Mais les textes tournent tous autour de ces mythes, des légendes urbaines que tu retrouves aux quatre coins du monde. Chaque pays, chaque région, a ses propres contes mais tous décrivent les mêmes choses. On les retrouve à toutes les époques, sous une forme différente mais toujours avec le même motif en trame de fond. Des histoires de loups-garous, des gens qui vendent leur âme… On parle beaucoup de mort sur cet album. Toutes ces légendes, dont certaines ont plus de mille ans, reviennent à la vie mais dans une forme plus moderne.

- Comment expliques-tu le fait que ces histoires se retrouvent d’une culture à l’autre ? Qu’ont-elles de si fascinant ?

Ces mythes sont une manière d’expliquer tout ce qui fait notre vie. Un enfant disparaissait, on l’expliquait en mettant la faute sur un loup-garou. Aujourd’hui, on accuse les malades mentaux…

- Ça ne t’intéresse pas d’amener également tes propres textes à Finntroll ?

Bien sûr. Mais le groupe, et moi le premier, estimons que Katla est bien meilleur que moi en la matière. Alors pourquoi changer ?

- Ça n’est pas frustrant pour toi ?

Non, au contraire. C’est même plutôt un soulagement. Et Katla est quelqu’un avec qui il est très facile de bosser. Lorsqu’il s’agit de poser les lignes de chant, on a le ‘quoi’, le ‘quand’ et le ‘comment’. Katla est le ‘quoi’ : ce que je devrais chanter. Trollhorn me dit ‘quand’ je dois chanter et je décide de ‘comment’ je vais interpréter ces parties. C’est un triptyque qui fonctionne bien.

- T’arrive-t-il de modifier les textes de Katla ?

Oui, je n’ai parfois pas le choix : je change un mot par-ci ou par-là pour que les paroles collent rythmiquement avec les riffs. Je n’aime pas trop modifier ses textes. Je le fais le moins possible. Je remplace un mot par un synonyme, je modifie l’ordre d’une phrase… Ça s’arrête là.

- Tous vos textes sont écrits en suédois… Avez-vous déjà pensé écrire des paroles en finnois ?

Non, jamais. Je pense que le recours au suédois fait partie du charme de Finntroll et nous n’abandonnerons jamais cette langue. Au milieu des années 1990, il y avait ces groupes de black norvégiens qui ne chantaient que dans leur langue. À mesure qu’ils sont devenus plus connus, ils se sont mis à n’utiliser plus que l’anglais. Je me souviens qu’à l’époque, j’ai été très frustré par ça.

- La tournée commencera en Israël où vous jouerez pour la première fois… Les trolls sont-ils aussi à l’aise sous le soleil du Moyen-Orient que dans une forêt du Nord ?

(rires) Je ne peux même pas imaginer à quoi ressemblera cette date ! Ce concert s’annonce très bizarre et spécial. Je pense qu’on en parlera encore pendant de nombreuses années. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de se produire dans ce pays.

- Cette tournée est estampillée Pagan Fest. Chaque année, on retrouve trois à quatre festivals itinérants qui portent ce nom… Ça n’est pas contre-productif ?

Oui, j’ai vraiment ce sentiment depuis deux ans. Je fréquente aussi les forums sur Internet et les gens commencent à en avoir marre de voir sans cesse les mêmes groupes revenir dans un ordre différent. Je ne crois pas que cela va durer encore longtemps. Pour l’heure, c’est un atout pour Finntroll d’être assimilé à cette scène pagan, de pouvoir participer à ces tournées. D’autant que nous sommes amis avec la plupart de ces groupes. Mais je pense que les gens se lassent de cette scène folk ou pagan. Ce genre a véritablement explosé il y a quatre ans mais je ne sais pas combien de temps cette mode va encore tenir le coup. Le côté cool avec Finntroll, c’est que nous sommes plus qu’un groupe de folk. On peut également nous inclure dans un package metal plus traditionnel.

- Lors de notre dernier entretien, en 2008, tu annonçais la sortie d’un DVD en 2009… Alors, où est-il ?

(Hésitant) Je ne sais pas quoi te dire. Il sortira, c’est certain. Mais nous n’avons fixé aucune date, à cette heure. Nous nous sommes concentrés sur notre nouvel album, ces derniers temps et il y a quelques ‘questions’ qui doivent encore être réglées avec ce DVD (long silence). Mais il sortira…

www.finntroll.net

Dave

Entretien téléphonique réalisé le 11 janvier 2010

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mis en ligne le : 11.06.10 par graber

INTERVIEW - Elis (2010)

Après la douloureuse période qui a suivi la disparition de leur chanteuse Sabine Dünsen, le groupe Elis retrouve une actualité plus positive avec son nouvel album ‘Catharsis’. Bien que fort occupée, Sandra Schleret (Siegfried, ex-Dreams Of Sanity), qui a repris le micro, a tout de même répondu à nos questions.



- Comment est né votre dernier opus ‘Catharsis’ et quel en est le concept ?

Nous avons commencé l’écriture de ‘Catharsis’ rapidement après mon arrivée comme chanteuse d’Elis. Pete m’a donné deux chansons pour lesquelles il avait uniquement enregistré les riffs de guitare et la batterie et j’ai eu l’entière liberté d’écrire mes lignes vocales comme je le souhaitais. Je suis très heureuse de la confiance que le groupe m’a accordée pour proposer ces textes. Cependant, dès le début il était clair pour tous que nous voulions faire un album plus lourd et plus sombre que les précédents, car nous étions tous de grands fans de ce genre de musique.

- Alors peux-tu nous en dire plus sur ces chansons ?

Le concept des paroles est inspiré de ma propre catharsis. Environ un an avant de rejoindre Elis, on m’a diagnostiqué un cancer des ganglions lymphatiques (Morbus Hodgkin) qui a entraîné une thérapie chimique et par radiations, accompagnée de souffrances et de peurs. Cela a totalement changé ma vision du monde. Pendant ces mois, tout a changé et j'ai retrouvé mon moi intérieur, parce que dans une telle situation tu apprends beaucoup et tu prends conscience de ce qui est réellement important. Tu trouves en toi une force auparavant insoupçonnable. Dans les chansons, je raconte ces expériences que j’ai faites regardant le monde, spectatrice cloîtrée dans une chambre d’hôpital, incapable d’y participer.

- Comment votre musique a-t-elle évolué notamment dans ses atmosphères qui apparaissent plus sombres ?

Oui, tu as raison, les chansons sont un peu plus lourdes et sombres. D’un côté c’était une volonté d’aller dans une direction plus ‘hard’ et d’autre part nous avons bien sûr été influencés par les tristes événements qui se sont passés. C’est pourquoi nous combinons des riffs hard voire même thrash à plusieurs niveaux de voix féminines et nous sommes très enthousiastes face au rendu de ces mélanges. C’est très agréable de jouer ces chansons et c’est ce qui est le plus important pour nous.

- Est-ce toi qui apportes les superbes mélodies orientales, comme dans ‘Des Lebens Traum – Des Traumes Leben’ ?

J’aime réellement les mélodies orientales et les atmosphères qu’elles ne manquent jamais de créer. À chaque fois que je sens qu’il y a la place, je m’amuse véritablement à les assembler dans mes lignes. Le groupe me donne réellement toute latitude dans les paroles et les arrangements vocaux et c’est très appréciable !

- Comment travaillez-vous les compositions ?

La plupart des chansons de ‘Catharsis’ sont réalisées selon la recette suivante : Pete écrit un arrangement de riffs de guitare et la programmation de batterie. Il me remet alors cette trame et je compose le chant et les arrangements vocaux. Nous reconstruisons le tout pour en faire une version de démo sur laquelle nous discutons avec le groupe pour améliorer et développer les morceaux. Max a également contribué à deux chansons et j’ai écrit la ballade ‘Rainbow’ avec une de mes anciennes comparses : Simone Dyllong, de Soulslide. J’écris normalement les paroles après les lignes de chant, mais souvent les mots me viennent sans que j’y pense spécialement.

- Tu possèdes une grande expérience avec d’autres groupes, qu’est-ce qui est différent avec Elis ?

La principale différence est définitivement que personne ne prétend y être le leader. L’atmosphère dans le groupe est très amicale et décontractée, sans luttes de pouvoir ou des choses dans ce genre. C’est un point très important pour moi.

- Est-ce que la musique metal est votre seule activité ou avez-vous un autre travail ?

La musique est juste un hobby pour nous parce que nous ne gagnons de loin pas assez pour en vivre. Euh… exception faite pour notre batteur Max, qui est musicien professionnel et joue dans un orchestre, moi je suis laborantine.

- Vous avez récemment pris part à la tournée festival Beauty And The Beast avec trois autres groupes de metal : peux-tu nous donner quelques retours de cette expérience ?

Cette tournée a été absolument géniale ! Je pense qu’il est rare de trouver autant de gens si cool réunis. Nous nous sommes beaucoup amusés. J’ai même eu la chance de me joindre à Atrocity comme invitée vocale : on a improvisé spontanément et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Bien qu’il y eût beaucoup de groupes et que nous n’avons pas eu un jour de repos, tout s’est fait dans une ambiance décontractée et nous sommes vraiment heureux d’avoir pu participer à cette expérience.

- Quelles sont les prochaines étapes de votre carrière : un DVD live ? Une tournée internationale ?

Eh bien, avec l’édition limitée de notre CD, il y a déjà un DVD live enregistré durant notre participation au Metal Female Voices Festival en 2007. Nous sommes heureux d’offrir ce bonus à nos fans ! Une autre tournée internationale serait bien sûr appréciable et nous commençons déjà à travailler sur notre prochain album.

- Quand vous reverra-t-on en tournée et plus particulièrement en Suisse francophone ?

Nous espérons le plus tôt possible, mais il n’y a encore rien de planifié dans l’instant, alors n’hésitez pas à nous inviter (sourire) !

Le mot de la fin ?
Merci beaucoup pour cette interview et salutations à la Suisse romande !

www.elis.li

Pascal

Interview réalisée par e-mail en février 2010

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mis en ligne le : 11.06.10 par graber

INTERVIEW - Dark Tranquillity (2009)

Point de sapin ni de petits chanteurs de Noël ! Dark Tranquillity passe les fêtes de fin d’année sur la route, en compagnie d’Heaven Shall Burn et Caliban. Les Suédois promettent malgré tout quelques jolis cadeaux à leurs fans : le somptueux DVD ‘Where Death Is Most Alive’ à peine dans les bacs, le groupe annonce déjà la venue de son neuvième album, ‘We Are The Void’. Niklas Sundin (guitare) vous souhaite un joyeux No Hell !



- Salut Niklas ! Qu’as-tu reçu à Noël ?

Pas grand-chose, en fait. Je ne suis pas très fan des grandes fêtes. Avec ma femme, on a décidé de s’offrir des cadeaux symboliques. J’ai reçu trois paires de chaussettes, un de ces trucs qui ressemble à un pistolet et avec lequel tu peux allumer des chandelles, et… c’est tout, je pense (rires).

- Tu n’as même pas reçu une boîte de Lego, pour un nouveau clip de Dark Tranquillity (la vidéo illustrant ‘Terminus’ est réalisée à partir de personnages en Lego) ?

(Rires) Non, on doit les acheter nous-mêmes. L’industrie du disque va tellement mal, tu sais !

- Comment se passe cette tournée ?

Très bien. On ne fait que six shows et celui de Pratteln est le cinquième. Martin Brändström, notre claviériste, était malade au début et il n’a pas pu participer aux deux premières soirées. Il nous a rejoints sur la troisième date. C’est assez étrange de tourner entre Noël et Nouvel An. Pour nous, le but de ces dates est de présenter Dark Tranquillity à un nouveau public et on voit effectivement des gens différents de ceux qui viennent habituellement nous voir. Ils ne s’habillent pas la même chose, n’ont pas le même âge… Mais le retour est très bon, d’une manière générale.

- Les membres d’Heaven Shall Burn ont toujours clamé haut et fort que Dark Tranquillity faisait partie de leurs principales influences. Vous voir ouvrir pour eux peut paraître étrange, un peu comme si Maiden ouvrait pour vous…

(Rires) Non, je ne pense pas. C’est un bon groupe et nous n’avons pas forcément ce sentiment de prestige. Lorsque tu t’engages dans une tournée, tu dois faire preuve de pragmatisme. Tout repose sur les ventes d’albums et la popularité. Heaven Shall Burn a plus de succès que nous en Allemagne, alors pourquoi devrions-nous nous sentir embarrassés à l’idée d’ouvrir pour eux ? On est heureux d’être là. Qu’on ouvre pour un groupe qui existe depuis dix ans ou seulement une année n’a pas d’importance…

- Vous venez de terminer le mix de votre nouvel album, ‘We Are The Void’. Durant l’enregistrement, vous avez posté plusieurs vidéos montrant votre travail en studio. Était-il important pour vous de partager ce processus avec vos fans ?

Pour être honnête, on n’est pas spécialement branchés par ce genre de trucs. On est déjà bien assez nerveux et stressés en studio, sans ajouter cette pression supplémentaire. Mais Anders Björler d’At The Gates et The Haunted nous a proposé de tout filmer et de monter les images. On n’avait rien à faire sinon accorder quelques brèves interviews. Pour nous, l’enregistrement d’un album n’est rien de nouveau mais nous avons réalisé que pour de nombreuses personnes, voir comment les choses se passent en studio peut être très intéressant.

- Tu dis te sentir très nerveux en studio. Le fait d’enregistrer chez Daniel Antonsson (basse) et Martin Henriksson (guitare) a-t-il simplifié les choses ?

Oui. Le problème d’un studio ‘extérieur’ est que tu le réserves pour un certain temps et quoi que tu fasses, tu entends l’horloge tourner. Avec le dernier album, on a passé les deux dernières semaines à mixer les titres, bossant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Avec le risque de prendre les mauvaises décisions. Cette fois, nous voulions être certains de pouvoir nous relaxer. Cela ne nous a pas empêchés de rester concentrés et de travailler énormément…

- Dans l’une des vidéos, Martin Henriksson affirme qu’il est bien plus simple pour vous d’enregistrer seul devant votre ordi. Ça ne vous manque pas d’avoir une oreille extérieure ?

Non, c’est comme ça qu’on travaille le mieux. On n’aime pas avoir des gars dans les parages qui écoutent ce qu’on fait. Enregistrer des guitares est un boulot fastidieux et tu dois rester concentré à cent pour cent. Je me souviens de l’enregistrement des premiers albums. Tout le monde était en studio, à me regarder jouer… Je préfère largement être seul. Bien sûr, on écoute le résultat final tous ensemble et la plupart du temps, Martin et moi sommes tous deux présents pour les enregistrements.

- Depuis la sortie de ‘Fiction’, Dark Tranquillity a connu un petit changement de personnel avec l’arrivée de Daniel à la basse. Ce dernier a-t-il participé activement à la réalisation de ‘We Are The Void’ ?

Oui. Notre manière de composer est très démocratique et tout le monde peut amener ses idées, ses riffs. L’arrivée de Daniel a amené une nouvelle énergie. Michael Niklasson était au bout du rouleau. Il ne s’amusait plus en tournée ; être dans un groupe de ce niveau ne le motivait plus.

- À ce jour, un seul extrait de ‘We Are The Void’ a été rendu public, ‘Dream Oblivion’. Est-il représentatif de l’album ?

Pas vraiment. ‘We Are The Void’ est très varié. Le titre que tu mentionnes est en fait assez différent de l’ensemble. Il s’agit d’une chanson écrite par Daniel. Ceci explique sans doute cela. Il n’y a pas d’autre titre qui sonne de manière similaire sur l’album. Mais c’est aussi vrai pour d’autres chansons de ‘We Are The Void’. ‘Dream Oblivion’ contient pas mal de claviers. À l’inverse, ‘Shadow In Our Blood’, pour lequel nous avons tourné un clip en contient globalement très peu. Quel que soit le titre choisi pour la promo, il n’aurait sans doute pas été représentatif de tout l’album mais ‘Dream Oblivion’ est un bon avant-goût.

- On a reproché à ‘Fiction’ d’être musicalement trop proche de ‘Character’. La diversité de ‘We Are The Void’ est-elle une sorte de réaction à ces critiques ?

C’est dur à dire. Chacun se fait sa propre opinion. Pour certains, ‘Fiction’ était trop similaire, pour d’autres, trop différent… Chaque album est la combinaison de ce que nous voulons faire à un moment donné. Je reconnais volontiers que le nouvel album est très différent, plus organique. C’est une sorte de nouveau chapitre qui s’ouvre. Mais est-ce que le son de ‘Fiction’ nous a poussés dans cette direction ? Je ne pense pas…

- Quel message dissimule le titre ‘We Are Void’ ?

Ce serait plutôt à Mike (Stanne, chant) de te répondre. Je crois que cette fois, il voulait avoir des textes qui se concentrent sur la mort. Nous avions toujours évité ce genre de thèmes par le passé car ils font assez cliché pour un groupe dans notre genre musical. Je n’en ai pas vraiment parlé avec Mike mais d’une manière assez basique, le titre représente le passage de la vie à la mort. Il n’y a pas d’au-delà, pas de voyage dans une autre dimension, juste le vide. Tu vis, tu meurs ; les molécules s’assemblent et se séparent. C’est une vision très nihiliste du monde. Mais ce n’est que mon interprétation. Mike aurait sans doute d’autres choses à dire.

- Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas toi qui t’es chargé de la pochette de l’album…

L’artwork devait être livré alors que nous étions en plein enregistrement. Dans la mesure où j’étais pas mal impliqué musicalement dans ‘We Are The Void’, je me suis rendu compte que je n’arriverais sans doute pas à faire les deux sans bâcler le travail. Mike s’est donc occupé de coordonner les choses. C’était un soulagement de confier ce boulot à quelqu’un d’autre. Par le passé, dès que l’enregistrement était terminé, je devais encore passer énormément de temps à créer la pochette, le livret… C’était intéressant de découvrir les idées d’un graphiste complètement extérieur au groupe.

- On entend souvent les musiciens se plaindre du téléchargement illégal. Quel est ton avis de graphiste sur la question ? Ne crains-tu pas que même avec la ‘solution’ du téléchargement gratuit, ton job devienne obsolète ?

Je pense que le support CD résistera encore quelques années. Ne serait-ce que comme ‘bonus’ pour les nostalgiques. D’une certaine manière, la relation entre la musique et l’aspect visuel restera importante. Le CD classique, dans son boîtier plastique, disparaîtra peut-être mais il y aura toujours besoin d’un vecteur visuel pour accompagner la musique, que ce soit le design d’un site Internet, une présentation multimédia, des T-shirts… Je crois et j’espère que pour la plupart des groupes la présentation visuelle reste importante.

- Observes-tu des changements dans ce que les clients te demandent ?

Les gens jouent de plus en plus la carte de la facilité. On pourrait croire que, vu l’état du marché, les labels misent sur la nouveauté, proposent des packagings inattendus : ils ont besoin de proposer quelque chose de neuf pour se démarquer. Alors que je vois de plus en plus de labels qui me commandent un digipack accompagné d’un livret de seize pages, avec un crâne dessus pour que tout le monde sache qu’il s’agit d’un groupe de metal.

www.darktranquillity.com

Dave

Interview réalisée le 29 décembre 2009 à Pratteln

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mis en ligne le : 09.06.10 par graber

INTERVIEW - Crucified Barbara (2009)

Quand on regarde les photos de Crucified Barbara, on se demande comment elles sont dans la vraie vie… Superficielles ? Artificielles ? Glaciales ? Ou tout autre chose ? Dans le salon guest du Transylvania, l’atmosphère est détendue, Mia Coldheart (chanteuse) lit un livre avant de disparaître, Nicki Wicked (batteuse) est en pleine discussion avec un vieux biker suisse allemand qui ne parle pas un mot d’anglais, Ida Evileye (basse) attend patiemment qu’on fasse l’interview et Klara Force (guitare) n’est pas dans les parages. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes ce qu’on a appris, suite à une discussion avec Nicki et Ida…



- L’album ‘Til Death Do Us Party’ est sorti depuis plusieurs mois maintenant, qu’avez-vous fait depuis sa sortie ?

Nicki : Pendant l’été, on a fait pas mal de festivals et on a fait beaucoup de concerts en Suède lors des week-ends en février, mars et avril. Après on a joué en Italie et on a pas mal bougé.

- Vous avez un peu changé votre style sur l’album pour vous diriger vers un son plus rock’n roll, quelle en est la raison ?

Ida : Dans les compos et dans le son, il y a eu des changements, mais je pense qu’on est allées dans le bon sens, le son est comme nous voulions qu’il soit.

- Et vous avez rajouté un soupçon d’humour cette fois-ci...

Nicki & Ida : (Rires) Oh oui, on a fait un clip...
Ida : Les vidéos peuvent parfois être un peu prétentieuses et un peu trop sérieuses, mais je crois que celle-ci représentait bien le titre.

- Quel a été le facteur qui vous a poussées dans cette direction plus rock’n roll ? Ça vous a permis d’avoir plus de dates ?

Personne ne nous y a obligées. Je crois qu’on a fait des progrès dans la composition et ceci nous a permis d’avancer et de nous améliorer. On ne s’est jamais dit qu’on voulait sonner d’une certaine façon ; c’était le résultat final qu’on a obtenu.
Nicki : On est très contentes de cet album. Ça nous a permis d’avancer encore un peu, on a fait pas mal de dates et on a même pu jouer en République tchèque. Mais on aimerait bien pouvoir aller jouer en Amérique et au Japon, ça serait cool.

- Par le passé, Mia a participé à pas mal d’albums tribute notamment pour Motörhead, vous faites toutes ça ? Mia m’a l’air d’être davantage sur le devant de la scène maintenant, elle a notamment figuré sur l’album de Bonafide.

Non, je ne l’ai pas fait, mais j’aimerais bien. Ça doit être vraiment cool d’être une guest star sur l’album de quelqu’un d’autre. C’est différent et ça doit être amusant, si on aime bien la musique du groupe, mais ce n’est pas arrivé jusqu’à maintenant. Peut-être dans le futur...

- J’aimerais bien qu’on parle un peu plus de vous en tant qu’individus, histoire de casser ce mythe sur le fait que vous êtes des ‘ice maidens’. En tant que femme, je constate que les filles sont souvent mises à l’écart du rock, vous devez souvent vous battre pour pouvoir avancer ?

Je ne sais pas quoi répondre. On veut juste être un bon groupe de hard rock comme tous les autres, mais on n’a pas choisi d’être un groupe uniquement féminin. Personnellement, ce qui m’avait poussée dans cette direction était la découverte de groupes tels que Nirvana et Hole, tout ce qui était grunge. C’était au début, quand on commençait à écouter de la musique. On était tous fans de groupes tels qu’Alice In Chains, Nirvana…
Ida : On a grandi en écoutant beaucoup de musique et on était toutes d’accord sur le fait qu’on voulait également jouer ce genre de musique, c’était quelque chose d’amusant à faire au lieu de perdre son temps et traîner comme tellement d’ados le font. Pour nous c’est évident et naturel, les questions viennent surtout des journalistes qui accentuent le fait qu’on est des femmes qui jouent ensemble.

- C’est sûrement vrai, mais moi je vous la pose en tant que femme, parce que même les journalistes féminines sont aussi moins bien vues que les mecs. À croire qu’on connaît moins le metal et le rock que les gars…

Nicki : Ce groupe n’a pas été formé avec l’intention de mettre en avant le fait qu’on est des filles. À la base, on habitait dans des quartiers différents à Stockholm et on s’est rencontrées grâce à la musique. On jouait toutes dans des autres groupes avant. On est devenues de bonnes amies.
Ida : On était quatre personnes qui s’entendaient bien, qui avaient les mêmes passions et envies.

- Ok, passons à autre chose. Désolée de vous avoir poussées dans cette direction-là.

Nicki : Ce n’est pas grave, mais pour nous, c’est parfois très difficile de répondre.
Ida : Nos fans viennent à nos shows surtout parce qu’ils aiment notre musique, et on est très fières de notre public qui nous respecte.

- On a souvent l’impression qu’il y a une multitude de groupes qui sortent de la Suède et des autres pays nordiques.

C’est vrai, ça va de la pop au death metal, il y en a de tous les genres. C’est une histoire culturelle et c’est gravé dans la pierre que chaque personne doit apprendre à jouer de la musique. Il y a des centres communautaires où tout le monde peut aller pour apprendre à jouer d’un instrument. Il y a de très bons groupes et ceci motive les autres à s’y mettre à leur tour.
Nicki : C’est financé par l’État et on peut choisir l’instrument qu’on veut. Et il y a même des lycées musicaux, comme il en existe aux États-Unis. Tu peux y jouer de la batterie ou de la basse.

- Vous êtes très modernes en Suède !

Ida & Nicki : Oui (rires) !

- Parmi tous les pays où vous avez joué, selon vous, où se trouvent les gens les plus barges ?

En France !
Nicki : On a beaucoup de personnes qui viennent nous voir jouer, elles nous amènent beaucoup de cadeaux… Et l’Italie aussi. On nous donne même des poèmes. C’est très sympa, mais les gens sont parfois un peu trop en adoration devant nous.
Ida : C’est cool, on le prend comme un compliment, mais parfois c’est un peu trop… mais on est heureuses !

- Et vous avez des projets pour les festivals de l’été 2010 ?

Oui, on a booké des festivals, mais c’est encore secret tant que ça n’a pas été annoncé officiellement (NdSuzy : Wacken, Fiesta Pagana, Get Away Rock Festival).
Nicki : On espère pouvoir jouer dans beaucoup de festivals l’été prochain, à travers toute l’Europe et même plus loin, si c’est possible. J’aime bien l’ambiance et l’atmosphère des festivals, le public et la possibilité de voir jouer des autres groupes.

- Donc vous n’êtes toujours pas soumises au même régime de tournée que Motörhead, trois cents jours par an minimum ?

(Rires) Non, mais ça viendra peut-être.

- C’est facile pour vous d’obtenir des slots ?

Oui, depuis la sortie de cet album on a reçu beaucoup d’offres de dates, c’est comme si nous avions gravi un échelon, on ne joue plus dans les petites salles minables.

- Arrivez-vous à vivre de votre musique ?

Ida : Parfois on est obligées de travailler à côté, on travaille dans des restaurants et dans des magasins.

- Wow, ça casse un peu le mythe !

Nicki : Et moi, je travaille avec les personnes âgées, j’aime beaucoup ce boulot même si c’est difficile. Je monte sur scène devant une centaine de personnes et le lendemain je m’occupe d’une dame de nonante-cinq ans et je l’aide dans les tâches qu’elle n’arrive plus à faire, ou je discute juste avec elle de choses et d’autres ; j’aime la diversité.

- Je suis impressionnée ! Tu travailles donc avec toutes les générations, d’un côté les jeunes qui viennent voir vos shows et de l’autre ceux qui ont besoin d’aide. Encore une fois, ça montre une réelle intégration dans ta communauté, ça fait partie de la vie.

Oui, en effet. Et on peut faire parfois trois shows dans le mois et je vais pouvoir travailler quelques jours entre les dates.

- Et vous dites à ces personnes âgées que vous êtes dans un group de rock ?

Oui, bien sûr ; elles trouvent ça cool, mais je ne pense pas qu’elles aiment le hard rock. Je ne leur ai jamais fait entendre la musique que je joue. Je pense qu’elles écoutent plus de la musique classique.

- Et vos familles vous soutiennent ?

Ida : Oui, absolument, mais au début ce n’était pas le cas pour moi. Ma mère se disait toujours que ce n’était qu’un hobby, une phase qui allait passer, mais ce n’est pas encore le cas (rires). Et maintenant, elle se rend compte qu’on réussit dans ce qu’on fait et du coup elle est très heureuse et très fière. Mais au début, c’était difficile pour elle, elle aurait préféré que je mette l’accent sur mon éducation, dans le but d’avoir un véritable boulot. Ce que je trouve drôle, c’est quand tu rencontres des vieux camarades de classe et qu’ils te demandent ce que tu fais. Quand tu leur racontes que tu fais de la musique, ils te regardent avec un air désapprobateur.
Nicki : Oui, nos anciens amis qu’on n’a pas vus depuis dix ans ont une formation, un boulot et des enfants, et nous c’est différent.

- Mais vous êtes satisfaites de vos vies, non ?

Ida : Oui, je pense que c’est un réel bonheur de pouvoir faire ça. Je ne pourrais pas m’imaginer faire autre chose.

- Mais je te sens hésitante ; il y a un côté sombre ? Être loin de vos familles ?

Oui.
Nicki : Avoir peu de temps libre ce n’est pas évident, parfois quand on est en tournée, on arrive à visiter les villes... Aujourd’hui, c’est très beau, avec les montagnes autour, mais il n’y a pas grand-chose à faire, alors tu passes dix heures à attendre pour jouer, et c’est ça qui est difficile.
Ida : On est parfois agitées et impatientes.
Nicki : Sur cette tournée, on a pu faire des marches quasi tous les jours.
Ida : Tu as l’impression d’être un gitan hard rock. Quand on était à Barcelone, on a eu trois heures de découvertes.

- Et comment s’est faite la tournée avec Bonafide ?

On a reçu des offres d’autres groupes, mais comme on connaît Bonafide personnellement, ça nous plaisait de pouvoir être entre amis.
Nicki : Un tourbus c’est petit et on est très vite à l’étroit. C’est mieux d’être entouré d’amis. C’est difficile parfois de passer de longues heures dans un bus entouré d’inconnus.

- Mais quand ça arrive, vous tissez des liens quand même ?

Ida : Oui, quand on a fait la tournée avec Motörhead, on a passé du temps avec Lemmy, Phil et Mickey. Mickey est un gars typiquement suédois, originaire de Göteborg...

- En tout cas, Lemmy vous apprécie. Lors d’une interview avec lui, il nous avait même conseillé de vous découvrir…

Ida & Nicki : Oooh, c’est génial.

- Si vous avez encore des rêves à atteindre, quels sont-ils ?

Ida : On a déjà réalisé certains de nos rêves, mais je crois que tu te remets en question continuellement, et donc les envies évoluent. On aimerait aller au Japon et aux States.
Nicki : Je crois qu’on voudrait continuer à développer nos techniques. On cherche toujours à s’améliorer, à écrire de nouveaux titres. Beaucoup s’entraîner.
Ida : Je ne m’entraîne pas trop, je trouve ça assez ennuyant, je préfère répéter avec le groupe et faire les enregistrements en studio, c’est un challenge, d’avoir le meilleur résultat à la fin.

- Votre label vous permet une liberté totale dans vos choix ?

Oui, on est très contentes, on a sorti deux albums avec ce label (GMR). On avait songé changer pour un plus grand label, mais à la fin on a décidé de rester avec eux. Comme la responsable nous laisse faire ce dont on a envie, on a pu choisir le producteur et le studio.

- Parlons un peu des festivals, parce que vous êtes encore un jeune groupe avec deux albums. Cette année, la tête d’affiche, dans beaucoup de festivals, sera tenue par des groupes trentenaires tels que Twisted Sister. Vous pensez que les nouveaux arrivants ont réellement une chance d’atteindre les sommets ?

Nicki : Yeah (rires) !
Ida : Eux, ils ont eu leurs grands moments il y a vingt ans et c’était à l’époque où les gens achetaient encore des albums. À cette époque, tu avais moins de groupes, ceux qui arrivaient au sommet étaient vraiment au sommet. Aujourd’hui, il y a tellement de groupes ! Quand un groupe crée un nouveau style, il s’en sort un peu, sinon... Mais aujourd’hui, ce n’est plus possible de créer un nouveau style comme ça. Tout est une copie de ce qui a déjà été fait et déjà entendu. Du coup on aime toujours les originaux.

- Vous avez dit être fans d’Alice In Chains. Eux aussi se sont reformés, après le come-back des groupes eighties, avec Alice, c’est un groupe des années nonante qui est revenu.

Nicki : C’est vrai. Il y a du positif et du négatif.
Ida : Tu peux aller voir jouer AC/DC, mais j’aurais préféré aller les voir à la bonne époque, quand ils étaient jeunes et en forme (rires).
Nicki : Certains l’ont fait (rires).

- Et il y a Bonafide qui se rapproche un peu de tous ces styles eighties.

Ida : C’est vrai, mais ce n’est jamais comme l’original.
Nicki : On aime toujours les originaux, c’est eux qui ont commencé.

- Quel est l’avenir de tous ces groupes dans dix ans, tous ces grands groupes seront à la retraite et en chaises roulantes. Tu penses que l’époque des grands festivals est bientôt révolue ?

Ida : J’espère que d’ici dix ans on fera la tête d’affiche du Wacken.
Nicki : Mais il y a tellement de concurrence aujourd’hui, c’est difficile à dire.
Ida : Il y a tellement de groupes qui jouent aujourd’hui.

- Vous arrivez à découvrir de nouveaux groupes ?

J’adore la musique et j’essaye de faire des découvertes.

- Votre grand favori ?

Mmh, le préféré de tous ? Je pense Judas Priest.
Nicki : Difficile, mais je pense Judas Priest et Led Zeppelin et les trucs comme Black Sabbath.

- Indy : Et si Judas avait besoin d’un nouveau batteur ? Tu relèverais le défi ?
Non, je préfère rester avec Crucified Barbara.

- Vous préférez faire des tournées en tant que headliner ou en première partie de grands groupes ?

Ida : J’aime bien cette tournée, et c’était cool aussi quand on a fait les grandes salles avec Motörhead, mais les fans sont là à la base pour le grand groupe et pas toujours pour toi. Rien ne remplacera l’atmosphère d’une plus petite salle où le public est là pour toi.
Nicki : Si tu as de la chance, tu peux récolter de nouveaux fans.
Ida : Avec la tournée de Motörhead, on avait eu parfois des moshpits monstrueux déjà pour nous, c’est cool, mais tu n’arrêtes pas de penser dans ta tête que quelqu’un va se blesser (rires) !

Et voilà… Le côté féminin et maternel ressort (rires).
Nicki : Et c’est pire quand les gens pratiquent du stage diving. Tu as envie de te cacher les yeux en te disant : ‘ne regarde pas !’

- Mais il y a des avantages à être féminine, on t’offre parfois des fleurs ?

Ida : Oui, et des petites culottes.
Nicki : Oui, ça aussi.

- (Moment solennel quand nous avons offert la marmite de l’Escalade aux filles.) Je suis sûr qu’on ne vous a jamais offert autant de chocolat en une fois ! L’histoire de la marmite est que… (On vous passe les détails, à vous, vous la connaissez l’histoire, non ?)

Ida & Nicki : Merci ! Il faut qu’on montre ça aux autres ! On vous souhaite un bon concert ce soir !

Et voilà comment s’est terminée notre interview avec Crucified Barbara. Elles n’aiment peut-être pas trop quand on leur rappelle qu’elles sont des filles, mais bon, le chocolat, ça marche à tous les coups !

www.crucifiedbarbara.com

Suzy & Indy

Interview réalisée le 4 décembre 2009 à Erstfeld

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mis en ligne le : 09.06.10 par graber

INTERVIEW - Bonafide (2009)

Le mot ‘bonafide’ signifie ‘véritable’ ou ‘réel’. Le groupe suédois Bonafide est exactement cela : un véritable groupe de rock’n roll. Le genre qu’on aime bien, sans frasques, sans chichis, sans artifice. Depuis la sortie de ‘Something’s Dripping’, il tourne en boucle chez nous. Transit a profité de son passage au Transylvania Club à Erstfeld pour en savoir un peu plus. Rencontre des Indys avec Pontus Snibbs (chanteur et guitariste), Mikael Fassberg (guitare) et Micke Nilsson (bassiste).



- Je vais être très honnête, quand j’ai su ce soir que je pouvais faire une interview avec vous, j’étais très contente. J’adore votre album depuis que je l’ai découvert il y a trois semaines… C’est un mélange de tout ce que j’aime bien. Racontez-moi tout !

Mikael : Un mélange de tout ce qu’on aime. Ça fait deux ou trois ans qu’on existe maintenant.
Micke : Deux ans.
Pontus : On a fait ce style parce que j’adore ce genre de musique. J’ai également un projet solo où je fais de la musique un peu plus soft et je voulais faire quelque chose qui sonnait un peu plus hard. Micke et moi avons monté Bonafide. J’ai écrit des titres qui sonnaient un peu plus heavy que mon autre projet. C’est ce que j’aime jouer : un riff rock avec deux guitares. Mikael : C’est ce que je fais de mieux dans la vie, ma mission principale : jouer des riffs rock.
Pontus : Oui, mis à part élever tes enfants (rires).
Micke : Pontus et moi, on vient d’un milieu plus blues rock, et Mikael vient du hard rock traditionnel.

- Comment avez-vous décroché cette tournée ? J’ai eu la version des dames plus tôt (interview de Crucified Barbara dans ce mag), mais maintenant je veux la vôtre…

Pontus : Eh bien, je ne voulais pas me passer de Mia pendant cinq semaines (rires). Cette tournée est une bonne chose. Comme elle coïncide avec la sortie de notre album en Europe et comme on n’avait jamais joué en dehors de la Suède avec Bonafide, c’est une bonne occasion.
Micke : On voulait avoir un impact en Europe.
Mikael : On n’a jamais joué en dehors des pays nordiques, on a joué en Norvège et au Danemark mais pas plus loin. C’est une bonne chose pour nous.

- Et vous en êtes à combien de dates ?

Pontus : Douze sur dix-huit.
Mikael : Ça fait déjà trois semaines qu’on est sur la route.
Micke : Six shows et ensuite une journée de pause, et maintenant neuf et ensuite on a un show double en Allemagne, notre show et une première partie. Et on a aussi une autre date prévue en Suisse.
Mikael : On va en Italie demain et ensuite on remonte à Zurich au Rock City.

- Et la question qui tue : Pontus Snibbs, c’est ton nom de scène ?

Pontus : Non, c’est mon nom, le batteur (Sticky Bomb) a un nom de scène.
Micke : Il est son nom de scène (rires).

- Vous êtes contents de cette première tournée ?

Pontus : C’est vraiment fantastique, on a toutefois eu une mauvaise expérience en Italie.
Micke : Tout s’est bien passé, on a vendu beaucoup d’albums et les critiques sont positives.
Mikael : C’est un réel succès pour nous.
Pontus : Tout se passe comme prévu.

- Mia (Crucified Barbara) a joué sur votre album, et vous avez fait un album tribute, est-ce correct ?

Oui, un tribute à Nazareth.
Micke : Je jouais avec Manny Shulton, le guitariste original, et j’ai aussi joué avec Paul Di Anno.

C’est un sacré personnage ce Paul.
C’est peu dire (rires) !

Il m’a dit qu’il était le seul vrai punk que j’allais rencontrer.
Il parle beaucoup.
Pontus : Plein de mensonges.

- En parlant de mensonges, un mot sur votre premier titre, ‘Dirt Bound’…

C’est rock’n roll. Parfois, quand tu es fâché sur scène, au lieu de cogner sur quelqu’un, tu peux le faire ressortir dans tes textes et le chanter à tue-tête.

- Vous avez deux albums déjà, mais vous avez prévu de jouer combien de temps ce soir ?

Quarante-cinq minutes, et on fait pratiquement le même set tous les soirs.

- Et vous savez déjà où votre album se vend le mieux pour le moment ? En dehors de la Suède ?

En Allemagne, il se vend vraiment très bien, c’est ce que nous avons entendu. On a dû en renvoyer trois fois, la première fois on a expédié mille copies, alors on est très contents. En Suède, nous avons grimpé dans les charts.

- Nous avons appris grâce aux dames qu’en Suède vous avez un très bon service communautaire en ce qui concerne l’apprentissage des instruments de musique par les kids.

Il y a beaucoup de groupes et de compétition en Suède.

- Mis à part Bonafide, vous avez fait des choses auparavant ?

Oui, j’ai fait déjà sept albums solo, et je suis également batteur ; je joue de la guitare aussi mais pas en même temps (rires). On devrait essayer de jouer guitare et batterie en même temps, ça peut être différent (rires).
Micke : J’ai essayé de jouer de la basse une fois.

- Vous avez fait des tournées en Suède en première partie de groupes internationaux ?

Pontus : Deep Purple, Choirboys et Status Quo.

- Et il y a des groupes avec qui vous aimeriez vraiment jouer ?

Micke : Moi, j’aimerais bien jouer avec roara roara raora (rires).

Je ne sais pas si je le connais celui-là (rires) !
En fait, je n’en ai aucune idée. Il faudrait juste qu’ils soient bons mais qu’ils ne sonnent pas comme nous ; ils doivent être différents.
Pontus : On nous a demandé de faire des shows avec Airbourne.
Mikael : On serait deux groupes à faire le support.

- Ça serait vraiment bien ça ! Vous allez achever le public, vous et après Airbourne, wow ! Toute cette énergie !

Pontus : Je ne le voyais pas comme ça, mais pourquoi pas !

- Je crois que votre musique a vraiment quelque chose que beaucoup de personnes peuvent apprécier. Les vieux fans comme nous qui adorent AC/DC, Motörhead, reconnaissent ce genre de musique et les jeunes l’apprécient aussi parce que vous avez un son actuel et moderne.
Vous entendez en fait vos influences et ce que vous aimez bien.

On espère pouvoir revenir faire les festivals cet été et décrocher quelques premières parties. Mais pour revenir à Airbourne, on a joué le même jour au Sweden Rock festival et, lors du dernier morceau de notre set, je me suis rendu compte qu’il y avait Joel (frontman d’Airbourne) qui était sur la scène en train de nous regarder. On a sympathisé avec eux et ils nous ont mis sur leur guest list quand ils ont fait la première partie de Motörhead, alors on les a revus.
Micke : Motörhead est un groupe avec qui j’aimerais bien pouvoir jouer, c’est un des plus grands groupes au monde. Un très bon public pour nous.

- Quand vous aurez le même âge que Lemmy, vous jouerez toujours du rock’n’roll ?

Pontus : Oh oui, je l’espère.
Micke : Aujourd’hui comme je suis malade je crois que je suis plus vieux que Lemmy (rires).

- Et vous pensez quoi de Crucified Barbara ?

Pontus : Vraiment bien, c’est un groupe fantastique, elles assurent sur scène, soir après soir.

- Je ne sais pas si Suzy vous a déjà posé la question, mais comment ça se fait que Mia à joué sur votre album (Suzy : Indy n’a pas suivi ou pas écouté…)

En fait Mia et moi sommes en couple et j’ai écrit le titre pour elle. C’est aussi pourquoi c’est un titre style Motörhead : elle est très douée dans ce genre et le morceau est bien réussi.

- Honte à moi, je vais devoir mieux me renseigner la prochaine fois. J’aurais dû consulter Wikipedia. Suzy : Ils n'ont pas de page sur Wikipedia !
En effet, je ne saurais pas comment faire pour y accéder.

Micke : On va de toute façon refaire notre site web, et également notre MySpace, alors qui sait ? On aura peut-être un Wikipedia dans le futur.

- Et quels sont vos projets pour le restant de l’année ?

Pontus : Le dernier show de la tournée est chez nous à Malmö. On jouera dans la plus grande salle là-bas le 19 décembre. Après Noël, on va faire une vidéo et sortir un deuxième single de l’album, ‘Hard Living Man’, et il devrait sortir durant le premier trimestre 2010. Après, on va faire des dates en Espagne.

- Cette tournée vous aide à rencontrer des gens et amasser un nombre certain de contacts.

Mikael : Oui, ça nous permettra de refaire des tournées en Europe.

- Et Pontus, vous avez fait des albums solo dans le passé, ceci vous a également permis d’avoir plein de contacts, non ?

Pontus : Pas vraiment avec mes albums solo, mais je suis batteur d’un groupe américain Jason And The Scorchers et leur nouvel album sortira en février et une tournée suivra.

- Vous êtes bien occupés toute l’année dans différents projets musicaux..
.
Oui, c’est tout ce que je sais faire, je ne peux même pas conduire une voiture !

- J’aimerais parler de vos compos. N'est-ce pas difficile d’écrire dans un style où tout a déjà été fait. Ça ne t’est jamais arrivé d’avoir une impression de déjà-entendu et de te dire que tu as déjà écrit ce passage-là, ou de te dire que ça sonne comme un autre groupe ?

Si c’était le cas, je ne le laisserais pas passer. C’est peut-être quelque chose que j’ai entendu une fois, qui vient de mon subconscient et, si je l’écoute, je me dis ok, c’est qui déjà qui a écrit ça (rires) ?

- J’avoue qu’il y a un passage dans un titre qui m’a fait penser à un autre groupe nordique : White Flame.

Je n’ai jamais entendu parler de ce groupe, intéressant ! Mais tu sais, parfois c’est drôle de lire les chroniques, parce qu’on voit des phrases comme ‘ils ont écouté, ils sont fans de’, et parfois on n’a jamais entendu parler des groupes dont ils parlent. On est souvent comparés à Rhino Bucket, je ne les connais pas du tout.
Mikael : Je crois que ce style de rock’n roll n’a pas été joué pendant un bon moment, et maintenant il y a nous, Airbourne et, du coup, le style est sur le devant de la scène. On parle plus de ce style, il y a des milliers de groupes de metal et de hard rock qui font différents styles, et personne ne parlait de ça avant que Maiden revienne faire les têtes d’affiche des festivals. Quand un groupe sort un album, on ne peut s’empêcher de dire que ça sonne comme X ou Y.

Je crois qu’on va toujours faire cette comparaison, mais au moins les labels n’ont pas inventé un nouveau nom pour le style. Chaque fois qu'un groupe de death ou de hardcore perce, on invente un style, c’est du screamo-metalo-hardcore ou je ne sais pas quoi.
Pontus : Du pirate grind ! Tous les textes traitent de piraterie.

- J’ai une question à vous poser que j’ai aussi posée aux dames de Crucified Barbara. Avec tous ces vieux groupes qui vont faire la tête d’affiche des festivals cet été comme Twisted Sister, pensez-vous que vous aurez la possibilité d’arriver au sommet ? Et que pensez-vous du fait que les gens sont toujours prêts à débourser une centaine de francs pour aller voir un groupe de septuagénaires comme ZZ Top, mais qu'ils aiment moins sortir une vingtaine de francs pour voir un nouveau groupe, c’est étrange !

J’espère qu’on pourra arriver au sommet, on ne le ferait pas si on ne le pensait pas.
Mikael : On espère pouvoir jouer dans ce genre de festivals afin de pouvoir jouer devant le plus de personnes possible.

Beaucoup de ces groupes avaient splitté et sont revenus sur le devant de la scène. Ils ont vu que ça marchait pour un alors ils ont tous suivi. On a vu Alice In Chains, Carcass...
Pontus : Anvil (rires)…

Là, on parle le même langage : je peux sortir mon vieux blouson en jeans avec tous ses patches ; il sera toujours d’actualité !
Tu en as un !?!

Tous les groupes sont toujours là.
Mikael : Ils étaient juste en train d’hiberner, c’était un très long hiver.
Pontus : Moi aussi, j’ai une jaquette, je suis en train de la former, je la mets tous les soirs après le show.
Mikael : Comme ça, elle sera moins clean, moins propre.
Pontus : À propos de la question sur les vieux groupes, tu peux voir ceux qui sont là pour le fric, la majorité veut toujours jouer. Tu n'as qu’à regarder Dio. C’est un des meilleurs chanteurs.

- Indy : Tu n'as qu’à regarder Black Sabbath, tout le monde s’intéresse au groupe parce que Dio est là. Suzy : (chuchotant) Ça s’appelle Heaven & Hell maintenant !

(Rires) Oh, c’est un peu pareil, non ?

- Indy : Bon d’accord, mais si je pense à des icônes des eighties, je pense surtout à Twisted Sister…

- Suzy : Ils n’ont pas encore soixante ans, quoi que sous le maquillage, on ne sait jamais.

- Indy : Oui, mais Twister Sister, c’était le party band des eighties, et tu vois ce vieux de cinquante balais qui est en train de pousser les jeunes à faire la fête style eighties. Je trouve que c’est dommage, mais ça c’est mon opinion.
On les a rencontrés une fois, ils ont joué au Sweden Rock.

Je trouve que depuis les nineties, les groupes qui sont sortis du lot sont Korn et Slipknot.

- Tu penses qu’ils sont les plus grands du moment ?

Oui, je le pense, mais c’est mon opinion. En fait, Slipknot ont surtout fait parler d’eux parce que les gens les détestaient, mais quand un groupe est détesté, c’est que d'une certaine façon ils ont fait quelque chose de bien.
Ils remuent les émotions des gens.

- Et tu penses quoi de l’évolution d’Internet, est-ce bien pour un groupe comme Bonafide ?

Je trouve bien parce que ça te permet d’être visible sur la toile, de pouvoir savoir qui sont tes fans. Je ne sais pas comment faisaient les groupes dans les seventies, mais c’est sûr qu’à notre époque Internet est important.
Mikael : Je ne sais pas ce qu’on ferait sans.

- Et vous pensez quoi de la polémique sur le téléchargement ?

Pontus : C’est pas top ! Un téléchargement d’album sans le payer, c’est comme du vol, les groupes aujourd’hui vivent surtout des tournées et des ventes de merchandising. Mais si des gens ont téléchargé l’album et deviennent des fans, ils vont devoir débourser pour venir voir nos shows, alors là c’est intéressant, surtout s'ils achètent un T-shirt.
Mikael : Il y a le bon et le mauvais côté.

- Maintenant il y a tellement d’informations qui circulent sur le net qu’on ne sait plus ce qui est vrai ou faux. On connaît déjà la setlist, on n'a plus l’élément de surprise qu’on avait avant. Tout le monde veut tout et tout de suite. Donc je te repose la question : penses-tu que les jeunes ont les mêmes chances ?

Pontus : Vu comme ça, non !
Micke : Il n'y a plus la possibilité de devenir un super groupe.
Pontus : Les labels devront moins raquer qu’avant. Tu ne pourrais jamais devenir aussi connu, mais si tu veux travailler avec un super producteur, il faut de l’argent.
Mikael : Il faut beaucoup d’argent, ceci afin de garantir une super production avec un bon nom, il faut avoir une super pochette si tu veux frapper. À la fin, tu ne vas jamais récupérer ton investissement, tout est très cher aujourd’hui. Les groupes doivent mettre de leur poche, et si tu vends deux mille CDs, c’est bien, mais ce n'est souvent pas suffisant pour rembourser l’investissement.
Pontus : Ou tu dois persévérer plusieurs années avant de le récupérer, et on l’a vu et revu, avec un enregistrement à moindres frais on obtient un super son alors pourquoi débourser plus qu’on a. Aujourd’hui, tout le monde peut faire un disque. À l’époque, en faire un était vraiment un exploit. Maintenant, il en sort une centaine par semaine.

On vous souhaite tout de bon pour la suite, et on se réjouit de vous voir sur scène ce soir, et également sur la route très bientôt.
Tout le plaisir était pour nous !
Mikael : Merci à tous les deux, c’était sympa.

www.bonafiderocks.com

Suzy & Indy

Interview réalisée le 4 décembre 2009 à Erstfeld

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mis en ligne le : 08.06.10 par graber

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