LIVE REPORT - SONISPHERE | Jonschell - 17-18.06.2010

SONISPHERE | Jonschell
17-18.06.2010



Ça aurait dû être le plus beau jour de notre vie, et ce fut une malédiction, une déception. Trois mois après je suis toujours dans le désespoir, tiraillée par tant de mésaventures et de remords. Quels remords ? Eh bien parce que, comme vous, j’ai payé ma place pour ce festival pour avoir le droit d’être au chaud et au sec pendant quelques minutes dans le coin presse avant de retourner patauger dans la boue. Mais passons, commençons par le commencement, revenons donc à jeudi. Arrivée sur place, je constate qu’il pleut, qu’il y a déjà pas mal de boue et après avoir attendu quarante-cinq minutes sous la pluie, je m’aventure sur le terrain avec mon sésame et découvre deux scènes avec pits séparés, ce qui signifie en gros qu’il n’y aura aucune chance de pouvoir rester devant et voir tous les groupes de près, un choix que je trouve un peu malheureux, je vous expliquerai pourquoi plus loin. Jeudi soir, il n'y a qu’une scène utilisée.

Premier groupe, The Sorrow. Il remercie le public clairsemé d’être présent malgré la pluie tombante. L'organisation avait posé de la paille sur la boue et l'avait recouverte d'un tapis vert. Job For A Cowboy a assuré un super set ainsi que 36 Crazyfists, mais j’étais surtout là pour voir Overkill. Bobby Blitz a assuré malgré le temps, avec des titres tels que ‘Wrecking Crew’ mais mon préféré sera ‘Old School’. L’apothéose de cette première soirée fut bien sur Airbourne, avec une pluie qui avait presque cessé et Joel qui a grimpé en haut des échafaudages, s'en foutant de la pluie. Le retour à la voiture pour dormir fut moins drôle, car j'avais définitivement abandonné l’idée de camper dans la boue. On a dû passer dans un couloir boueux puis faire un immense tour, bref ! Après une nuit mouvementée, froide et peu reposante, je me suis lancée à l’assaut de la deuxième journée, pensant que ça ne pouvait pas être pire que la veille. Grossière erreur ! La moitié des entrées étaient bloquées, les Securitas nous ont tous fouillés, et il nous a fallu quarante minutes pour arriver devant la scène. Merci à la mer de boue de vingt centimètres qui séparait les deux endroits ! J’entendais Devil Driver sans rien pouvoir faire que jurer et éviter de tomber. J’ai raté la moitié du set de HellYeah! et ne suis même pas arrivée dans la fosse. Quelle merde ce terrain ! Je voyais autour de moi des gens qui pleuraient, des handicapés portés à bout de bras qui n’arriveraient jamais devant, eux aussi avaient payé leur place. La boue étant à mi-mollet, voire plus haut, c’était juste une honte.

Anthrax a fait un set honnête. C'était le premier des Big Four à jouer sur la scène Apollo. Le retour de Joey Belladonna était rafraîchissant. Il fallait ensuite essayer de courir à la Saturn Stage pour voir les Gallois de Bullet For My Valentine, mais j’abandonnais à mi-parcours. Je contemple Alice In Chains. Je viens d'interviewer Stone Sour et suis contente. À la tente ‘bière’, il faut faire la queue pour se faire servir, il faut aussi la faire pour manger, et encore pour récupérer la consigne des verres et des plats. Je décide donc de garder le verre souvenir, on n'est plus à deux francs près. Je me dirige ensuite dans la fosse pour voir Stone Sour, un set comme ça réchauffe les esprits. Corey Taylor remonte dans mon estime, il est venu le plus près possible du public, et le groupe a joué plusieurs titres de son nouvel album ‘Audio Secrecy’. Les choses sérieuses reprennent avec Slayer qui prend d’assaut la scène. Voir Araya tout sourire nous balancer un ‘Why Don’t You Stay For A While’ m’a rappelé pourquoi j’étais venue à Jonschell aujourd’hui. Je préfère toutefois le ‘Reign In Blood’ de Slayer que le ‘Reign In Mud’ en me dirigeant devant l’autre scène pour un des meilleurs shows de Megadeth que j’aie vu en Suisse depuis longtemps. La hargne du rouquin nous a dégagé les cieux. Enfin du soleil ! Sur ‘Peace Sells’, Scott Ian a rejoint le groupe.

Retour sur l’autre scène pour Motörhead, mais j’avoue que je n’étais pas emballée, le son était mauvais, on n'entendait pratiquement rien. Après son set, je retourne en courant pour réaliser l’interview de Megadeth, petit moment avec les pieds au sec et en bonne compagnie mais de courte durée, retour dans la boue pour Metallica. L’intro de Metallica commence et je décide que je n’en peux plus, je reste jusqu’à la moitié du set et je me casse. ‘Creeping Death’, ‘Sad But True’, ‘One’ et ‘Master Of Puppets’, que dire, Metallica est le plus grand des Big Four, qu’on s’le dise, et niveau son ils ont assuré. Cette soirée aurait pu se passer beaucoup mieux, j’aurais bien voulu voir Volbeat ou encore Amon Amarth, mais trop c’est trop ! En trente ans de festivals, je n’ai jamais vu ça ! Bilan, le cuir a mis une semaine pour sécher, le natel a rendu l’âme, ainsi que mon appareil photo, sans oublier les trente francs qu’on a dû payer pour sortir de la boue à la fin. Putain, ma bagnole a payé cinquante balles et n’a même pas pu aller voir les concerts ! Et si tu y étais, pour toi c’était comment ? Tu as aimé ? Pour une fois qu’on avait tout ça en Suisse, quel gâchis, quelqu’un m’a dit qu’il avait perdu une journée de sa vie à Jonschell. [Suzy]

mis en ligne le : 31.10.10 par indy

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