INTERVIEW - Atomik Plastik Records (2010)

Le quartier du Lignon à Genève, ce n’est pas uniquement une barre d’immeubles austères. Dans un sous-sol discret en zone industrielle, un jeune passionné propose aux groupes de la région de produire leur première maquette et de les aider dans leur promo (photos, page MySpace) ; pour presque rien. Motivé et entièrement acquis à la cause metalique, Sam nous présente Atomik Plastik Records, un studio d’enregistrement qu’il a équipé patiemment pendant cinq ans.



Atomik Plastik Records est né de ta passion pour la musique et de ton envie de faire quelque chose pour la scène locale.
-Peux-tu revenir sur les différentes étapes qui ont mené à la création du studio ?

Atomik Plastik Records est un projet commencé il y a cinq ans. J’avais un groupe punk, CKMD. On a enregistré avec un enregistreur tout pourri qui sonnait mal, à l’arrache dans notre local. À l’époque, je bossais chez Music Arts (magasin d’instruments genevois), j’étais en contact avec des pros et avec du matos, auquel je me suis progressivement familiarisé. Petit à petit, j’ai acheté du matériel de qualité, d’abord un meilleur micro, puis une petite table de mixage, puis un PC avec une bonne carte son,… Quand on a arrêté avec mon second groupe, D.o.M, j’ai récupéré le local dans lequel on répétait pour installer mes affaires.

-Peux-tu nous parler plus en détail de ce que propose Atomik Plastik Records ?

À la base, je pars du principe qu’on peut faire beaucoup avec peu. Le matos ne fait pas tout, avoir des mecs motivés est essentiel. L’idée est de faire une maquette correcte avec peu de fric. J’ai accumulé beaucoup de matos, j’aimerais en faire profiter d’autres groupes, histoire de leur éviter les galères des débuts. Actuellement, je bosse avec une carte son de huit entrées, le logiciel Logic pro, dans un studio presque complètement insonorisé. Je demande cinq cents francs pour une maquette, mais mon but n’est pas de faire de l’argent. Si ce n’est pas gratuit, c’est parce que j’y consacre beaucoup de temps, mais c’est aussi pour conscientiser les groupes. L’idée est que le groupe s’investisse dans le travail d’enregistrement, je ne veux pas avoir de mecs qui viennent pour peaufiner leurs morceaux. Quand ils se pointent en studio, ils doivent être prêts. Il y a là derrière une visée pédagogique : en venant enregistrer ici, les musiciens font une première expérience du studio. Je propose aussi de faire des photos : je m’y suis mis depuis peu et pour des shoots plus pros, le photographe Gabriel Asper propose ses services. Sinon, je m’occupe de créer les pages MySpace. Je ne suis pas ingénieur du son pro, mon travail reste amateur, mais je fais mon maximum. Atomik Plastik Records, tout est dans le nom : ‘atomik’ signifie qu’on veut avancer, ‘plastik’ fait référence au fait qu’on ne peut pas prétendre à une qualité vraiment pro.

-Qu’est ce qui te motive à vouloir faire profiter la scène locale de ton matériel et de ton expérience ?

Ça fait dix ans que je traîne dans le milieu de la zic. J’ai constaté qu’à Genève, c’est difficile de faire quelque chose pour les jeunes groupes : on n’a pas vraiment de structures de soutien, trouver un local pose problème, jouer dans des salles n’est pas facile non plus. Il y a un paradoxe, car la ville a de l’argent et de la place : on a par exemple la plaine de Plainpalais, on pourrait y faire plein de concerts. Mais voilà, pour les autorités c’est plus acceptable d’accueillir des écrans géants avec du foot. C’est dommage, il y a un potentiel incroyable et beaucoup de groupes souhaitent avancer. Moi, j’ai eu de la chance, j’ai pu acheter du matos, j’ai eu des conseils de pros dans le cadre de mon boulot et j’ai maintenant de quoi enregistrer les groupes de manière correcte. À terme, mon rêve serait de créer un monstre complexe : un truc légal, carré, à la Suisse (sourire), un centre avec plein de locaux aux tarifs acceptables, où les groupes pourraient répéter, une structure avec des gens qui aident à la promo et à la distribution des artistes.

-Quels sont les groupes dont tu t’es occupé jusque là ?

Wild Nation, Handle Care, Disagony, Basement Prophet et mes deux groupes, Ironoya et VermynA.

www.myspace.com/atomikplastikrecords

Géraldine

mis en ligne le : 30.03.11 par Kelly

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