LIVE REPORT - HELLFEST 2014 | Clisson, France - Du 20 au 22.06.2014

HELLFEST 2014 | Clisson, France
Du 20 au 22 Juin 2014

Le bon plan quand tu vas au Hellfest, c’est de t’y prendre à l’avance dans tout ce que tu vas devoir entreprendre pour y aller : acheter les billets le plus tôt possible pour être sûr de ne pas devoir tuer un de tes potes qui a eu le pass trois jours alors que toi tu pensais avoir largement le temps, prévoir si tu vas prendre la voiture ou l’avion ou le train ou marcher jusqu’à Clisson, décider si tu es encore assez jeune pour aller dans le camping ou si tu préfères faire le vieux et dormir dans un lit douillet dans une chambre d’hôtel de la région... Bref, le Hellfest, c’est une organisation à ne pas prendre à la légère, mais ça en vaut la peine ! Et cette année fut, n’ayons pas peur des mots, excessivement mythiquement excellente ! Comme d’habitude, on ne peut que féliciter les organisateurs qui font le nécessaire pour rendre cette messe française du metal un évènement européen incontournable. Et, pour une fois, le vieil adage qui dit ‘Hellfest pluvieux, Hellfest heureux !’ fut mis au rebut tant le soleil, le beau temps et la bonne humeur furent de la partie. En parlant de temps, il eut fait plus chaud au Sahara comparé au soleil de Bretagne, mais pas souvent… On y reviendra ! Mais commençons les hostilités de rigueur.

Vendredi 20 juin
Ça commence ! La foule trépigne d’impatience avant de pénétrer sur le site, et l’entrée du festival est prise d’assaut pour obtenir le précieux sésame qu’est le bracelet en tissu garantissant les entrées permanentes des trois jours. Mais bizarrement, je vois une foule tout aussi compacte dans la file d’attente des entrées journalières. Beaucoup ont dû faire le chemin de loin juste pour voir la tête d’affiche de ce soir, les Vierges de fer, précurseurs et fer de lance du mouvement créé il y a de cela près de quarante ans déjà ! (Et pan, premier coup de vieux ! Je parie que vous aviez oublié ce petit détail. Vous en voulez un autre ? Les gamins qui rentrent cette année au lycée sont tous nés après l’an 2000 ! Eh ouais !) En rentrant sur le site, on remarque que beaucoup de choses ont changé : une place bétonnée avec une statue a été construite et des petits immeubles en tôle ont été érigés tout autour, donnant au lieu un air de vieux village du Far West américain. Il s’agit du nouveau Metal Market. Un pont traverse maintenant la route qui mène au camping, avec un nombre de marches qui suscita bien des réactions râleuses de la part de beaucoup de festivaliers éméchés, fatigués ou juste flemmards. Mais le tout est vraiment joliment fait et tant qu’il n’y a pas de boue ou de poussière, moi, ça me va (vieux con inside). Après une heure de file d’attente pour entrer sur le site des scènes, un sentiment familier m’envahit : j’ai l’impression de revenir à la maison après une année d’absence à l’étranger. On démarre directement par le plus important : chercher les jetons de consommation et se prendre un pichet de bière ! Bon, elle est toujours coupée à l’eau, mais on ne mourra pas de soif, c’est déjà ça ! Les concerts ayant déjà commencé depuis dix heures du matin et compte tenu du fait qu'il est déjà treize heures, il est temps de manger ! Et il n'y a pas de Hellfest qui tienne sans une tartine de l’enfer, alors on attaque et on déguste ! Tartine en main, pichet de Kro à la ceinture, on se rend vers la Mainstage 1, où Toxic Holocaust termine son set. Le son est bon, et la foule est déjà bien présente. Powerman 5000, groupe suivant au Mainstage 2 est un peu une sorte d’OVNI à mes yeux. D'une part parce que je ne vois pas de bassiste sur scène (cela me choque profondément, étant moi-même bassiste), et d'autre part parce que c’est très lyrique et que ça me rappelle un peu une messe que j’ai vue avec mes parents alors que j’avais neuf ans. Seulement, ce n’est pas une femme qui chante mais un gros monsieur peint en blanc en long manteau de cuir alors qu’il fait déjà bien trente-cinq degrés. Mais il faut avouer que ce n’est pas mal du tout, et la foule ne se trompe pas car c’est un océan de monde devant la scène ! Therapy? sera ensuite pour moi un des premiers groupes que je ne voulais vraiment rater sous aucun prétexte, et les Irlandais assurent envoyant leur rock teinté de punk à un public d’aficionados (comme quoi je ne suis pas le seul ancien ici !). Le reste de la journée se passe de commentaires : Rob Zombie est survolté, allant même jusqu’à se mettre debout sur les épaules du public et avancer de près de trente mètres dans la foule. Sepultura nous apporte notre bonne dose de thrash bien lourd et les mosh pits pullulent dans la fosse. Arrive le moment tant attendu où Iron Maiden prend contrôle de la Mainstage 1. Un excellent show, ils sont en forme, ça fait plaisir à voir et à entendre ! Je devais être à trente mètres de la scène et, lorsque je me retourne, je constate que je n’ai jamais vu autant de monde à un festival ! La foule remontait bien jusqu’au milieu du site ! Petite note amère : Bruce Dickinson annonce les résultats du match France - Suisse au milieu du set. On se sent tout à coup très seul en tant que pauvre Suisse entouré de Français quand on vient de se prendre un 5 - 2 dans les dents… Bref, passons ! Après deux heures de prestation rondement menée, Iron Maiden laisse place à Slayer qui, comme à leur habitude, envoient du lourd ! Il ne faisait pas aussi chaud qu’à l’Usine de Genève lorsqu’ils y sont passés le mercredi d’avant, mais ça devait être tout aussi compact à l'avant ! Après cette première journée, il commence à se faire tard, et la route pour Nantes est longue, alors on prend son courage à deux mains et on rentre à l’hôtel ! Au moins il y a une douche chaude qui m’attend.

Samedi 21 juin
Deuxième jour et nouveau record de chaleur. Même à onze heures du matin ça commence à taper. Prévoir beaucoup de crème solaire pour le Hellfest, jamais je ne pensais devoir dire ça un jour ! Et c’est déjà très chaud car on retrouve Skid Row sur la Mainstage 1 ! Dans le genre légende du glam, on ne fait pas mieux. Et j’ai même vu des jeunes chanter sur ‘Slave To The Grind’ et ‘Youth Gone Wild’. Qui a dit que le metal était générationnel ? Walking Papers, le nouveau groupe de Duff McCagan, est absolument génial, mais le premier groupe tant attendu de la journée sont les Bostoniens d’Extreme. On y va pour une heure de funk metal abrasif, de technicités guitaristiques détonantes (Nuno ne vieillit pas et ne vieillira jamais, il n’a pas changé depuis 1989) et tout ça pour célébrer les vingt ans de leur album a succès ‘Pornograffitti’. Ce fut jouissif (je ne suis pas objectif car j’adore ce groupe). La scène metal française n’est pas en reste, car Dagoba enchaîne et nous gratifie du plus beau wall of death de l’histoire du Hellfest. On aurait dit une scène de bataille tirée de Braveheart. Voyage dans les archives du rock, avec un Status Quo magistral dans le son et la performance, suivi par un Max Cavalera et son Soulfly de toute puissance. Deep Purple, véritable trou générationnel dans la programmation, arrive à réunir jeunes et vieux dans le riff mythique qu’est ‘Smoke On The Water’ (tiens, on parle encore de la Suisse en deux jours de Hellfest, c’est bien ça). Et enfin, le clou de la soirée, ceux pour qui beaucoup de gens sont venus car leur présence en Europe est un fait rare : Aerosmith. La bande à Steven Tyler ne démérite pas, et c’est un show hallucinant qui nous attend, autant au niveau musical que scénique ! Même à soixante-huit balais, il est toujours aussi magistral le Steven. Et avec une avancée de scène de vingt-cinq mètres dans la foule, c’est un peu comme si une légende venait chanter pour vous uniquement ! Avenged Sevenfold clôt cette soirée dans un live qui ferait pâlir Michael Bay tellement la pyrotechnie est démentielle.

Dimanche 22 juin
La fatigue se fait quand même ressentir en ce troisième jour de festival. Et la chaleur n’aide pas, la poussière qui se lève du site recouvre même les voitures situées dans le village de Clisson. On suffoque, on a des coups de soleil partout, mais on s’en fiche car on est heureux. Aujourd’hui, il faut en profiter, c’est le dernier jour ! On commence tôt, histoire de n’avoir aucun regret. Lofofora, In Solitude, Crowbar, Powerwolf, Seether… Ça s’enchaîne aux mainstages ! Arrive ensuite Alter Bridge, avec le fabuleux Miles Kennedy à la voix, suivi de ses comparses ex-Creed, et ça envoie du steak ! Mais je ne bouge presque pas de ma place, il y a un groupe que je veux à tout prix voir de tout près, et les voilà qui montent sur scène : Annihilator. Les Canadiens sont là pour faire du heavy metal, et dieu qu’ils le font bien ! Ça va vite, c’est gros, ça sonne, ils sont heureux d’être là et ça se voit ! La suite est un peu plus sombre et la foule se pare de noir : des festivaliers sont sortis de la tente de l’Altar et du Temple pour venir voir Dark Angel et Behemoth . Bon, perso je suis pas trop fan, alors j’en profite pour aller faire le plein du pichet, et en passant devant le stand des autographes, je vois justement Annihilator en train de signer des dédicaces ! Tant pis pour la bière, il me faut ce trophée ! Un autre souffle des années nonante monte ensuite sur scène, Soundgarden, qui nous abreuve de rythmes grunge (qui deviennent clairement stoner de nos jours, il faut se l’avouer). Vient ensuite Emperor, véritable légende vivante du black metal, qui fait basculer la Mainstage 2 dans l’occulte et le malsain. Le groupe tant attendu de la journée arrive enfin. Les fondateurs de notre église, de véritables messies dans nos contrées : Black Sabbath monte sur scène. Mais force est de constater une chose (et cet avis n’engage que moi, évidemment) : Ozzy devrait vraiment arrêter sa carrière sur une image plus joyeuse et valorisante. J’ai été sincèrement déçu par sa performance. Certains diront qu’ils ont fait un excellent concert, mais j’ai de la peine à voir les bons points dans sa performance. Certes, les musiciens furent excellents : Butler et Iommy sont toujours aussi impressionnants, mais Ozzy avait l’air vraiment gâteux (je n’ai pas d’autres mots pour le décrire, désolé). On se demandait si c’était lui qui tenait son micro ou l’inverse ! Mais bon, à plus de septante ans on ne va pas trop lui en vouloir, non ?

Conclusion
Un Hellfest de tout premier choix, une ambiance de fou encore une fois ! Des groupes plein les oreilles, des légendes, de nouveaux noms à ajouter à ma discographie, et vivement l’année prochaine, pour les dix ans du festival ! Espérons que les organisateurs vont continuer sur cette lancée et nous proposer un line-up complètement légendaire et dantesque pour fêter dignement cet anniversaire !
[Silastar]

mis en ligne le : 22.10.14 par Mikamika

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