TRANSIT MAGAZINE - Swiss Metal Magazine

CONCOURS TRANSIT


ELECTRON RAGE (Dookoom, Algorithm, Protohype, Aïsha Devi, L-Za)
L'Usine, Genève
25.03.2016

Pour plus d'infos : http://www.transitmag.ch/index.php?Article=6028

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mis en ligne le : 16.05.10 par indy

CD - ANNOTATIONS OF AN AUTOPSY | The Reign Of Darkness (2010)

ANNOTATIONS OF AN AUTOPSY | The Reign Of Darkness (2010)
Nuclear Blast



Présenté comme un groupe de deathcore, vous vous rendrez compte après quelques écoutes que c'est plus que cela. Dans le premier titre, le final nous rappelle que Morbid Angel n’est pas loin. Ce qui est étonnant c'est que ce morceau est le seul à bénéficier de cette influence. Le reste de l’album est plus deathcore traditionnel. La surprise vient de la caisse claire. Mise en avant par rapport aux autres instruments, elle rappelle le mixage de certains groupes de grind, donnant une impression de rapidité supplémentaire lorsqu’elle est employée. Si une certaine lassitude commence à se faire entendre chez le néophyte du genre, un interlude de black metal dépressif vient nous désarçonner. La suite, elle aussi, change de registre en passant du death tout ce qu’il y a de plus classique, à une double grosse caisse. Tout ceci est valable jusqu’à l’avant-dernier titre où le groupe change encore une fois son fusil d’épaule. Un death bien plus lent, plus lourd, mid tempo, vient conclure un album somme toute agréable à écouter. La production, elle aussi, nous prend à contre-pied. Le groupe ne cherche jamais à imposer les basses pour attirer un public suivant les tendances. Au contraire, le son semble dater d’il y a quelques années sans pour autant être faible ou ringard. Sans être absolument indispensable, AOAA réalise un second album de bonne facture. [Dom]

www.myspace.com/annotationsofanautopsy

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mis en ligne le : 25.05.10 par graber

LIVE REPORT - LACUNA COIL | Dynamo, Zurich - 01.03.2010

LACUNA COIL | Dynamo, Zurich - 01.03.2010



Ça fait bizarre d’aller au Dynamo pour le concert d'un groupe du niveau de Lacuna Coil et de le voir très, très peu peuplé. Avoir attendu autant de temps pour tourner en Europe pour promouvoir le nouveau CD 'Shallow Life' d’abord aux States n'a sûrement pas aidé, même pour un groupe qui a vendu plus d'un million de CDs dans le monde. Peu importe, on aura l'occasion pour une fois de les revoir dans une situation plus intime. Dès le début, le groupe montre son professionnalisme ; il est bien rodé mais presque trop : habits de scène et poses étudiées pour le public américain qui marchent bien mais qui paraissent un peu stériles et peu spontanées. Le son des guitares est aussi devenu avec les années moins metal et adapté aux morceaux plus ‘légers’ du dernier CD. Tout ça ne veut pas dire que les sympathiques Italiens ont joué un mauvais concert. Au contraire. Pendant les presque deux heures, ils ont donné une très bonne prestation en jouant des morceaux de toute leur discographie (sauf du premier 'In A Reverie', désormais oublié) et malgré le peu de public, ils n'ont pas hésité à tout donner. Les gens présents ont beaucoup apprécié et c'est la chose la plus importante. [Andy Gaggioli]

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mis en ligne le : 23.05.10 par indy

CD - FEAR FACTORY | Mechanize (2010)

FEAR FACTORY | Mechanize (2010)
AFM



Le groupe a vécu son heure de gloire en 95 - 96 avec les albums ‘Demanufacture’ et ‘Obsolete’. À partir de cet instant, les problèmes de line-up, de maison de disques et l’ajout d’eau dans leur vin ont fait retomber l’intérêt des fans, cela depuis ‘Digimortal’. Une question me vient à l’esprit en écoutant l’album : est-ce que cette fusion electro metal a encore un sens aujourd’hui ? Passé l’effet de mode des années nonante, le genre est quelque peu devenu désuet de nos jours. Cela n’arrête pas le groupe, qui semble être revenu au passé, vers sa belle époque. Burton C. Bell et sa bande ont toujours des passages mélodiques, mais ils sont mieux amalgamés à la puissance des titres. Les breaks, en quantité plus qu’industrielle, les morceaux saccadés, hachés, rentre-dedans et directs emplissent cet album qui fera plaisir aux fans de la première heure. Ceci, pour les sept premiers morceaux. Les deux derniers titres, entrecoupés par une piste instrumentale de nonante secondes, sont, quant à eux, beaucoup plus mélodiques et se rapprochent plus de ce que plein de groupes font aujourd’hui, les rendant suffisants, mais dispensables. Si vous êtes réfractaires à ce groupe, cet album ne changera pas la donne. Si vous aimez les deux albums cités en début de chronique, ‘Mechanize’ peut être vu comme une seconde chance pour le groupe. [Dom]

www.fearfactory.com

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mis en ligne le : 22.05.10 par indy

CD - VAN CANTO | Tribe Of Force (2010)

VAN CANTO | Tribe Of Force (2010)
Napalm Records



Ce nouvel opus est le troisième de Van Canto, l’incroyable groupe de metal vocal. Il faut en effet assister à un de leurs lives pour se rendre compte de l’extraordinaire faculté de reproduction des instruments que recèlent ces voix. À la seule écoute de l’album, le doute serait permis, comme par exemple la ‘guitare vocale’ du solo de Ross sur ‘Lost Forever’ vers les trois minutes ! Fidèles à leur formule magique, les six Allemands se sont encore surpassés pour nous présenter deux covers, dont l’impressionnant ‘Master Of Puppets’ de Metallica, mais surtout onze nouvelles compositions à l’image du morceau titre ‘Tribe Of Force’. On y entend la magnifique voix d’Inga, qui parfois vocalise, et l’impressionnant organe de Sly sur un fond instrumental construit par les seules voix de leurs comparses Ross, Stef et Ike, si l’on excepte la vraie batterie tenue par Bastian. Les morceaux sont variés et l’ensemble n’est jamais ennuyeux. Si on ajoute la participation de nombreux et remarquables invités comme le grand Tony Kakko de Sonata Arctica sur ‘Hearted’, on frise la perfection. Un fantastique album qu’il ne faut surtout pas manquer d’écouter et réécouter à l’envi, en notant qu’une version limitée inclura un DVD bonus de sept titres ‘Live At Wacken 2008’. [Pascal]

www.myspace.com/vancanto

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mis en ligne le : 22.05.10 par indy

INTERVIEW - ELUVEITIE (2010)



Coïncidence du calendrier, Eluveitie était de passage à Pratteln, à l’occasion du Paganfest, le jour de la sortie de son quatrième album ‘Everything Remains As It Never Was’. Toujours aussi passionné par l’ancienne culture celte, Chrigel Glanzmann, chanteur du groupe, évoque sa nouvelle réalisation.



- Votre nouvel album ‘Everything Remains As It Never Was’ sort aujourd’hui, excité ?

Fatigué. Mais, bien sûr, je me réjouis !

- Qu’est-ce que vous attendiez en jouant pour la sortie de votre album au Z7 ?

On se réjouissait de jouer les nouveaux morceaux devant un public que nous connaissons et qui allait les apprécier, on espère !

- Est-ce que tu peux nous parler du concept de ce nouvel album ?

Il consiste simplement en une collection d’histoires de la Gaule ancienne. La principale chose qu’on essaie de faire, en écrivant les paroles des morceaux, c’est de vraiment se concentrer sur les aspects humains ou émotionnels des événements historiques. Parce que quand tu travailles sur une base historique, tu as simplement les faits purs et durs. Par exemple, cette guerre s’est passée comme ça, de telle manière, ensuite il y a eu tel événement, point. Mais je pense que ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que ce sont des personnes comme toi et moi qui ont vécu cet événement historique. Ce sont ces gens qui vivaient l’histoire à cette époque. C’est sur quoi nous voulions nous concentrer en écrivant l’album.

- Il me semble que ce concept était également présent dans vos précédents albums ?

Oui… Bien sûr, Eluveitie s’inspire de la culture celte et gauloise ; c’est le caractère principal de notre groupe. Nos albums traitent forcément un aspect ou un autre de ce sujet. Mais nos derniers albums se concentraient plus sur des choses ‘metalliques’, mais sur cet album c’est principalement des événements historiques et des histoires de la Gaule ancienne.

- Quelques mots d’explication sur le titre ?

L’idée derrière le titre est le fait que je pense que c’est important de garder à l’esprit qu’on compose avec l’histoire. Le fait est que personne n’est vraiment capable de savoir exactement comment les choses étaient, comment les choses se passaient à l’époque. Bien sûr, nous devons remercier la science, car grâce à elle, nous avons des informations sur les anciennes cultures, comme l’exemple des Celtes. C’est possible d’apprendre d’une ancienne culture mais ce n’est simplement pas possible de savoir exactement comment les choses étaient à l’époque parce que personne de nos jours n’a vécu en ce temps, deux mille ans auparavant. Personne ne sait comment était la vie, les idées et ce que pensaient les gens à l’époque. C’est toujours une sorte d’estimation. Et je pense que c’est très important de le garder à l’esprit quand on parle d’histoire. C’était l’attitude et la réflexion que nous avions quand nous traitions de discussions historiques en travaillant sur ce nouvel album. C’est ce que le titre de l’album exprime.

- Cet album est plus émotionnel, plus épique et folk que simplement metal, j’ai raison ?

Merci beaucoup ! C’est vraiment cool que tu penses que cela sonne comme ça. Personnellement, je suis totalement d’accord avec cette idée. Je pense qu’il est un peu plus dur, qu’il est plus sincère, et probablement souvent plus mélancolique ou un peu plus sombre et il y a sans aucun doute beaucoup d’émotions. Les miennes probablement. Et certes, les paroles sont tirées de textes historiques, mais il y a tout de même une implication émotionnelle.

- C’est aussi un album qui donne une impression cinématographique, est-ce que tu as déjà pensé à faire la musique d’un film ?

(Rires) Nous n’avons jamais eu la possibilité de faire quelque chose comme ça, mais bien sûr, ça serait vraiment cool à faire. Personnellement j’adorerais faire ça un jour.

- Après ‘Evocation I – The Arcane Dominion’, tes fans étaient un peu perturbés, est-ce que cet album va les rassurer ?

Heu… Pour être honnête, ça ne nous préoccupe pas autant que ça. Bien sûr, nous savions que c’était peut-être un peu étrange de sortir un album complètement acoustique. Mais c’était une idée que nous avions en tête depuis un long moment, nous voulions vraiment essayer un jour de composer et jouer des choses purement acoustiques, c’était une sorte de challenge. Donc oui, nous étions conscients que cela pouvait sembler étrange. Mais je pense qu’on devrait suivre nos propres envies et ne pas fondamentalement se soucier de certaines attentes. On s’est donc dit que oui, nous devrions faire cet album acoustique, car nous en avions vraiment envie.

- Vous avez également sorti un DVD ?

Tu parles de la partie DVD de cet album ? Oui, il y a une introduction à l’histoire des Celtes qui inclut aussi un bonus track et un DVD bonus. Le DVD contient la vidéo du making of. En plus, il montre un assez large reportage vidéo, où tu peux voir comment on a enregistré l’album et qui inclut des interviews des membres du groupe. En outre, nous avons fait une sorte de clip qui montre de plus près le travail effectué sur les paroles de l’album. Nous avons invité un scientifique, un professeur qui enseigne l’histoire celte à l’université. Vous pourrez nous voir sur ce DVD discuter avec lui de tous ces faits historiques qui ont inspiré nos textes. Pour les personnes qui sont intéressées par cette période de l’histoire, cela devrait être assez intéressant.

- Qu’est-ce que ce spécialiste pense de votre musique ?

Je ne sais pas… Je ne sais pas s’il l’a écoutée en fait. Nous n’avons pas parlé de ça, mais je ne pense pas que ça lui plairait (rires).

- À propos de vos projets : vous allez faire une tournée aux États-Unis et au Canada, comment exportez-vous l’ancienne culture helvète ? Comment est-elle reçue ?

Spécialement aux États-Unis, on s’en sort très, très bien. Je ne sais pas pourquoi, mais en fait, on s’en sort même mieux qu’en Europe. Donc bien sûr, on a été très bien reçus.

- Vous êtes également allés jouer en Inde la semaine dernière, est-ce qu’on peut parler d’un choc culturel ?

Oui, on est revenus la semaine passée ! C’était en quelque sorte un choc culturel, c’était fou, insensé. Insensé dans le bon sens du terme. Les gens devenaient vraiment fous sur notre musique, c’était vraiment flippant. Mais en fait c’était super, vraiment génial ! C’était tellement plus que ce qu’on pouvait espérer. Ça a été comme une sorte de choc pour nous. Un choc positif, bien sûr.

- Qu’est-ce que tu penses de cette popularité grandissante des groupes de pagan metal ?

Vraiment, je m’en fous ! Je veux dire, pour être honnête, dans le groupe, nous ne nous considérons même pas tellement comme un groupe de pagan metal ou quoi que ce soit. Bien sûr, on fait partie de la scène mais en gros, on fait juste notre truc qui consiste en jouer de la musique que nous aimons personnellement et on ne se préoccupe pas beaucoup du reste. Bien sûr, cette popularité du pagan metal est cool d’une certaine manière. Et bien sûr que c’est bénéfique pour nous, pour le groupe. C’est vraiment positif et nous en sommes reconnaissants. Mais d’un autre côté, on ne se préoccupe pas tant que ça de cette popularité. En fait, on fait notre truc dans une période où cette musique est devenue populaire mais notre musique ne serait pas différente si ce style n’était pas apprécié.

- On a eu une interview en avril 2008 où tu m’avais dit que tu ne pouvais pas vivre que de la musique, est-ce que tu le peux maintenant ?

Oui, maintenant je le peux. C’est dur de dire oui, on gagne notre vie avec le groupe mais ce qu’on gagne, c’est essentiellement de quoi payer le loyer et pas grand-chose de plus. Personne ne peut se permettre de louer un bon appartement, on n’a pas de voiture, on ne part pas en vacances, on a juste assez d’argent pour payer notre loyer et acheter un peu de nourriture et c’est tout. Mais on peut encore mieux se concentrer sur la musique.

- Si tu avais une machine à remonter le temps, tu resterais en 2010, ou est-ce que tu déménagerais dans le passé ?

Heu… Je ne sais pas… J’aurais probablement voyagé dans le passé, mais je pense que c’est toujours la même chose, ce qui est arrivé autrefois est ce qui fait ce que nous sommes aujourd’hui. C’est la même chose pour le futur, ce dont nous faisons l’expérience aujourd’hui c’est ce qui ‘fera’ les gens l’année prochaine. Donc ce qui est intéressant, c’est maintenant, ce moment précis, et on verra ce que le futur nous apporte.

http://www.eluveitie.ch

Diane

Entretien téléphonique réalisé le 19 février 2010

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mis en ligne le : 21.05.10 par indy

CD - KRUGER | For Death, Glory And The End Of The World (2010)

KRUGER | For Death, Glory And The End Of The World (2010)
Listenable Records




Alors ici, un petit avertissement est de mise ; Kruger est une bestiole sonore qui ne s’apprivoise pas aussi facilement en une seule écoute. Cependant, à la première approche, on a déjà assez d’éléments convaincants pour réitérer l’expérience et plonger plus profondément dans le microcosme de ce quartette suisse particulier. Évidemment dans le cas où on s’ingurgiterait ce sludge / death’n roll de façon attentive ! Dans cette épaisse couche de son qu’est ‘For Death, Glory…’ se tapit une âme subtile et sombre qui, si comprise, révèle quelques atours fort attrayants rappelant parfois légèrement l’univers de Gojira sans pour autant s’en inspirer au point d’en être une pâle copie. La voix, assez criarde et rauque, quant à elle, pourrait vite paraître gênante pour quelques oreilles un peu difficiles. Quoi qu’il en soit, voici un quatrième album qui témoigne d’un travail minutieux et qu’on se doit, donc, de déguster avec sagesse. [Arnaud]

http://www.kruger.ch

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mis en ligne le : 20.05.10 par indy

NEWS - 19.05.2010 : ACDC - Krokus assurera la première partie

On vient de l'apprendre, le groupe qui va ouvrir pour ACDC à Bern le 8 juin ne sera autre que nos "petits jeunes qui débutent", Krokus !!!!

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mis en ligne le : 19.05.10 par indy

NEWS - Les news sont de retour...

Le site prend de plus en plus forme, l'agenda se remplit et les news seront bientôt de retour, alors restez connectés !

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mis en ligne le : 19.05.10 par indy

LIVE REPORT - GOTTHARD | Festhalle, Berne - 12.12.2009

GOTTHARD | Festhalle, Berne - 12.12.2009



Un concert de Gotthard, c’est à chaque fois l’occasion de passer une bonne soirée, et on n’a pas été déçus avec cette tournée promotionnelle pour leur dernier opus ‘Need To Believe’. On a pu découvrir en live les nouveaux titres tels que ‘Unspoken Word’, ‘Need To Believe’, ‘Unconditional Faith’ et surtout le superbe ‘I Don’t Mind’ qui se marie à merveille aux anciens ‘Hush’ ou encore ‘Sister Moon’. Le charme de Gotthard réside dans leur unité, sur scène et hors scène, c’est un groupe soudé qui sait jouer avec son public. Le solo de batterie de Steve Lee au milieu de la salle est désormais connu et extrêmement apprécié de leurs jeunes fans. Le duo Steve Lee et Leo Leoni réalisant un set acoustique improvisé et spontané a fait chanter toute la salle. Gotthard, c’est aussi un mélange de guitares lourdes accompagnées de passages plus soft, mais c’est surtout ultra-mélodique : on a envie de chanter avec eux, et en famille ! Si, si, beaucoup de leurs fans qui les suivent depuis plus de vingt ans viennent également accompagnés de leurs enfants, c’est d’autant plus cool de voir les nouvelles générations partageant la même passion. Et puis nous aussi nous y sommes allés en famille, alors la relève pour Transit est peut-être assurée d’ici quelques années. [Suzy]

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mis en ligne le : 16.05.10 par indy

INTERVIEW - Bruce Kulick (2010)

Bruce Kulick n’est pas resté inactif depuis son départ (forcé) de Kiss en 1996. Le guitariste hyperactif vient de signer son meilleur album solo à ce jour, ‘BK3’. Un son de tueur, des compos super bien ficelées et un casting de folie. Des raisons en or pour nous entretenir avec le maestro.



- Bruce, ton troisième album solo ‘BK3’ aborde un grand nombre de styles. Était-ce un choix conscient ?

Ce type d’approche m’a toujours intéressé. Déjà à l’époque de ‘Revenge’ (1992), j’abordais de nombreux styles. À vrai dire, je n’ai rien calculé. Mon jeu de guitare est ainsi. Et puis le fait d’avoir invité autant de personnes (comme Nick et Gene Simmons, Tobias Sammet, John Corabi, Steve Lukather…) a contribué à cette diversité.

- Je suppose que retravailler avec Gene Simmons a été un grand moment d’émotion…

Absolument. Nous avons vraiment passé un bon moment. La séance studio a été filmée dans le cadre du ‘Gene Simmons Family Jewels’ (NdR : un reality show à la ‘The Osbournes’ qui met en scène Gene et sa famille). Les paroles du morceau ‘Ain’t Gonna Die’ ont été composées spontanément en studio. Tout a été mis en boîte rapidement.

- Nick, le fils de Gene a aussi apporté sa contribution sur le morceau ‘Hand Of The King’. Possède-t-il le même talent que son père ?

Nick est très talentueux mais sous d’autres aspects. Je pense qu’il possède une super voix, mais plus bluesy. C’est marrant, mais Gene a grandi avec Led Zeppelin, Hendrix, Cream et les Beatles. Nick semble intéressé par des formations encore plus anciennes qui ont influencé Led Zep et compagnie. Et puis je ne pense pas que Nick ait le même sens des affaires que son papa (rires). Il n’est pas aussi avide, si tu vois ce que je veux dire…

- C’est vraiment bizarre car un album solo est censé être très personnel, mais avec autant de guests, cela paraît difficile…

(Sourire) Cela peut paraître paradoxal mais cet album est très personnel car je l’ai composé et arrangé de A à Z. Regarde Carlos Santana qui ne cesse d’inviter des musiciens sur ses albums. Ses morceaux portent quand même sa griffe. Le fait d’inviter plusieurs personnes ne dénature pas mon travail. Au contraire, je suis persuadé que le talent de chacun a contribué à rendre mes compositions encore plus solides.

- Au début de ta carrière, tu as travaillé avec un artiste solo, Michael Bolton, qui invitait également des tas de gens sur ses albums. Est-ce qu’il t’a influencé sur ce point ?

Oui, mais au même titre que tous les projets dans lesquels je me suis impliqué, Meat Loaf, Black Jack, Kiss… Ce que j’ai pu retirer de ces expériences est cette capacité à savoir déléguer aux bonnes personnes. Je suis certain de mes capacités de compositeur et de producteur, mais je ne vais pas chanter des chansons qui ne collent pas avec ma voix. La finalité est quand même de délivrer le meilleur album possible. Comme diraient les Beatles : ‘With a little help from my friends’... (rires)

- Depuis l’album de Kiss ‘Carnival Of Souls’, on sent que ton jeu de guitare est influencé par des styles plus modernes et plus ‘dark’ comme Alice In Chains ou Soundgarden. Comment vois-tu les choses ?

Je suis d’accord, ‘Carnival Of Soul’, le dernier album de Kiss sur lequel j’ai joué, possédait un feeling plus sombre et je ne nie pas l’influence qu’Alice In Chains a pu avoir sur mon jeu. Mais encore une fois, je reste très versatile. Je suis aussi capable de pondre de superbes solos acoustiques comme sur la ballade ‘Forever’. Je sais donner à chaque morceau ce dont il a besoin.

- En 1996, est-ce que tu pressentais ce qui allait se passer, le retour du line-up original de Kiss et ton renvoi pur et simple ?

Lorsque j’ai fait le MTV Unplugged, je savais qu’Ace Frehley et Peter Criss étaient invités. Cela ne m’étonnait pas plus que ça car cette émission était un événement en soi. Le groupe fêtait ses vingt ans. Je comprenais que la soirée devait être spéciale. Mais je ne savais absolument pas qu’une tournée de reformation se profilait à l’horizon. Mais je pense qu’ils l’ont fait exactement au bon moment.

- Ne t’es-tu pas senti trahi ?

J’ai été blessé bien sûr, mais il ne faut pas oublier que c’est du business avant tout. Avec le retour du line-up original, le groupe a généré quarante millions de dollars. Un an auparavant, lorsque je faisais partie de Kiss, le groupe ne générait que quatre millions. Le calcul est vite fait. Dans cette histoire, mon talent et mes capacités en tant que guitariste n’ont jamais été remis en question. Quelque part, cela me rassure.

- Est-ce que Gene et Paul te considèrent toujours comme un membre de la famille Kiss ?

Oh oui, sans aucun doute. Je suis toujours le bienvenu en backstage, où je veux, quand je veux. Je ne pense pas que Gene aurait accepté de chanter sur mon album s’il n’avait pas de la considération pour moi. Je joue également pas mal avec Eric Singer (dans ESP), quant à Tommy Thayer, il est un excellent ami.

- Est-ce que tu t’imagines un instant dans la peau du personnage du ‘Spaceman’ ?

Non, j’ai été guitariste de Kiss pendant douze ans, mais je n’ai jamais voulu me substituer à Ace. J’ai toujours été clair sur ce point. Tout ce cirque avec le maquillage n’est pas pour moi. Si un jour ils avaient le cran de me proposer une tournée dans le trip de ‘Revenge’, j’aurais ma place parmi eux. Mais je n’attends pas après. Je ne suis pas du genre à rester chez moi à attendre que le téléphone sonne.

- Quelles relations entretiens-tu avec ton frère Bob ?
Nous travaillons énormément ensemble, ne serait-ce que sur de nombreux albums tribute dont il est le producteur. Nous sommes très proches.

- Quelle satisfaction tires-tu de ces participations à des albums hommage ?

Le plaisir de jouer pour le fun dans un environnement propice avec un max d’équipement. C’est Bob qui se charge de la distribution des rôles. Il choisit le track listing et évalue quel musicien de l’équipe a le jeu le plus adapté. Mais il lui arrive de ne trouver personne pour assurer un morceau. Alors, il se tourne systématiquement vers moi en me disant : ‘Tu me feras ça. Prends-le comme un challenge’. En dehors de l’aspect musical, ce type d’expérience renforce notre relation.

- Tu as récemment sorti une vidéo éducative avec Bob. Quel message veux-tu faire passer à la nouvelle génération ?

Tu fais référence au DVD ‘Kiss Forever’… J’y présente les morceaux de Kiss auxquels j’ai participé. Je montre en détail comment je les joue, comment j’obtiens tel son avec quelle pédale… J’adore enseigner. C’était d’ailleurs mon activité principale avant que la musique ne prenne tout mon temps. Ce DVD m’a permis de retrouver de vieilles sensations…

- Bob a joué à maintes reprises sur des albums de Kiss (entre autres les quatre inédits de la compilation ‘Killers’ de 1982). Mais il n’a jamais été crédité. Pourquoi Kiss ne mentionne jamais ses invités ?

C’est une attitude que je peux comprendre. Kiss doit être considéré comme une entité composée de quatre personnes, même si le groupe reçoit une aide extérieure. Il est arrivé la même chose aux Beatles. Effectivement, mon frère a souvent remplacé Ace au pied levé lorsque celui-ci se montrait incapable d’assurer. Je ne sais pas si j’aurais été capable de jouer les remplaçants de l’ombre, mais Bob a accepté cet état de fait et il a pris sur lui. Tu sais, l’histoire entre Kiss et Bob ne date pas d’hier. Mon frère a auditionné pour le groupe le même jour qu’Ace, en 1973 !

- Te souviens-tu de ton arrivée dans Kiss ?

Bien sûr, comme tu peux t’en douter, j’ai été recommandé par Bob. Gene et Paul l’auraient bien pris pour remplacer Vinnie Vincent en 1984, mais il était bien trop connu en tant qu’artiste de session, et puis surtout en tant que chauve. Il fallait trouver du sans neuf. C’est là où j’ai saisi ma chance. Au début, je pensais que ce n’était que pour un remplacement de deux mois, le temps que Marc St John se remette de ses problèmes aux mains. Jamais je n’aurais pensé que cela durerait douze ans !

- Tu joues depuis neuf ans avec une autre légende, Grandfunk Railroad. Ne rêves-tu pas d’enregistrer un vrai album studio avec eux ?

Nous avons déjà inclus de nouvelles compos dans notre setlist et ces morceaux figurent sur des DVDs officiels. Mais si un nouvel album est envisagé, ils savent qu’ils peuvent compter sur moi. Je suis déjà heureux de partager la scène avec de tels musiciens, sans compter que le public devient dingue à chaque prestation. Je suis vraiment comblé.

- Est-ce que tu comptes tourner pour la promo de ‘BK3’ ?

Ce n’est pas prévu. Monter un groupe de scène est un peu compliqué en ce moment. Par contre je suis en train de conclure quelques contrats avec de grandes marques de matériel comme ESP et Marshall afin de me produire en ‘clinics’. De plus, Grandfunk me prend énormément de temps. La seule chance que vous aurez d’écouter quelques morceaux de ‘BK3’ en live serait de retourner avec le ‘Eric Singer Project’. Peut-être un jour ?

http://www.kulick.net/

Laurent Divergent

Entretien téléphonique réalisé le 21 janvier 2010

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mis en ligne le : 16.05.10 par indy

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